Jérôme Kerviel : "Je me rends en homme libre"

L'ancien trader avait auparavant annoncé qu'il refusait de rentrer en France.
L'ancien trader avait auparavant annoncé qu'il refusait de rentrer en France. © REUTERS
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Fabienne Cosnay avec Laure Dautriche, à Menton , modifié à
L'ex-trader de la Société Générale a été interpellé par la police à Menton, dimanche à minuit, heure limite à laquelle il devait se présenter aux autorités en vue de purger sa peine de prison ferme.

L'INFO. La frontière franco-italienne tout juste franchie, l'ex-trader Jérôme Kerviel a été interpellé par la police à Menton, dimanche à minuit, heure limite à laquelle il devait se présenter aux autorités françaises en vue de purger sa peine de prison. A minuit pile, l'ex-banquier de la Société Générale a été approché par deux policiers en civil, qui l'ont emmené très rapidement, en voiture. Jérôme Kerviel n'a opposé aucune résistance. 

 Les images de son interpellation :

"Je me rends en homme libre". Quelques minutes avant, l'ex-trader de la Société Générale, serein et souriant, a déclaré : "Je me rends en homme libre à la justice et à la police française (…) Je n'ai jamais fui. Aujourd'hui, je suis heureux, je me rends à la police, je respecte la décision de mon pays". L'ancien trader doit être présenté lundi matin au procureur de la République de Nice qui doit lui signifier l'exécution de sa peine.

 "Je respecte la décision de mon pays" :

"Je n'ai jamais été en fuite". L'ancien courtier avait repris sa marche dimanche à 19 heures depuis Vintimille, à la frontière italienne. "Je marche et je rentre vers la France", avait-il dit en sortant de son hôtel, sac au dos, avec à ses côtés son compagnon de route, le père Patrice Gourrier. "Je vais aller dîner avec mes amis, et je marche comme je le fais depuis deux mois et demi. Après, je rentre en France", avait-il assuré aux journalistes. "Je n'ai jamais été en fuite, j'ai toujours assumé ma responsabilité", avait-il ajouté.

Ses soutiens en pleurs. L'interpellation a laissé les soutiens de Jérôme Kerviel désemparés, certains en pleurs. "C'est violent", a commenté, très ému, le père Patrice Gourrier, qui s'est mis en disponibilité pendant trois ou quatre mois pour terminer la marche entreprise par l'ancien trader jusqu'à Paris. Avant de poursuivre "le combat", le prêtre a appelé à un sit-in silencieux tôt lundi matin devant le commissariat de police de Menton, où Jérôme Kerviel devait passer sa première nuit en détention, avant son transfèrement en prison.

La fin de l'ultimatum de la justice. Jérôme Kerviel, condamné à cinq ans d'emprisonnement dont trois ans ferme, avait jusqu'à dimanche minuit pour se présenter au commissariat de police de Menton, la ville frontalière, située à environ 12 kilomètres de Vintimille. Dans un communiqué diffusé dimanche, le parquet général de Paris indiquait qu'il serait considéré "en fuite" à l'expiration de son délai de convocation et qu'un mandat d'arrêt européen serait délivré à son encontre s'il ne se rendait pas.

Volte-face. Alors qu'il devait regagner la France samedi, Jérôme Kerviel avait finalement annoncé, à 100 m de la frontière, son intention de rester en Italie tant que le président François Hollande n'assurerait pas une "immunité" en faveur de témoins dans son dossier. Ce à quoi l'Élysée avait simplement répondu que si Jérôme Kerviel sollicitait une grâce présidentielle, sa demande serait examinée "selon la procédure habituelle".

 

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