"Je vais b… bien…", disait Daniel Bouton

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avec agences , modifié à
L’ex-chargé de communication de la Société générale raconte l’affaire Kerviel de l’intérieur.

Hugues Le Bret, l’ancien directeur de la communication de la Société générale, en est certain : le jour où l’affaire Jérôme Kerviel a éclaté, l’ancien PDG de la banque, Daniel Bouton, a "pété une durite". Il le raconte dans un livre à paraître jeudi, deux jours après le jugement du tribunal correctionnel de Paris.

"Je vais avaler mes petites pilules…"

La semaine où Jérôme Kerviel a failli faire sauter le système financier mondial, c’est le titre de ce récit, dont le journal Le Monde publie mardi les bonnes feuilles.

L’ouvrage raconte notamment un échange téléphonique entre Hugues Le Bret et Daniel Bouton, au beau milieu de la tempête : -"Et vous Daniel, comment allez-vous ? -"Je vais b… bien… (…) Je… je vais manger mon plateau-repas dans ma chambre… Et puis je vais avaler mes petites pilules…" "- ???" "- Pour faire un gros dodo…".

Il a fini par démissionner

"Après des semaines sans dormir ou presque, et une situation de stress au-delà de la normale", Hugues Le Bret raconte que Daniel Bouton a dû être traité dans une clinique du sommeil. Il était en manque de sommeil total, écrit le directeur de la communication. Le PDG de la SocGen a fini par démissionner en avril 2009, se disant la cible d'attaques répétées.

Dans sa ligne de mire notamment : Nicolas Sarkozy qui aurait fait pression, furieux d'avoir été informé tardivement du scandale. Pour Hugues Le Bret, Daniel Bouton a souffert du manque de soutiens de ses pairs, lui le petit-fils de garde-barrière à la SNCF, qui n’était ni "un héritier, ni un mondain".