Il s’appelle Johnny et n’en peut plus

Johnny-Karim veut faire disparaître le prénom Johnny de son état-civil.
Johnny-Karim veut faire disparaître le prénom Johnny de son état-civil. © MaxPPP Pascal Brocard
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Frédéric Frangeul avec Stéphane Place , modifié à
Un Palois ne supporte plus son prénom : il a entamé une procédure judiciaire pour le modifier.

C’est un Palois de 23 ans qui exerce la profession de menuisier. Signe particulier : il s’appelle Johnny-Karim. Fan de Johnny Hallyday, sa mère lui a donné le prénom de son idole. Mais depuis l’enfance, Johnny-Karim endure les quolibets et les réactions désobligeantes à chaque fois qu’il donne son prénom. Et cela lui est devenu insupportable. A tel point qu’il souhaiterait l’effacer de son état-civil pour le remplacer par son deuxième prénom, Karim.

Débouté en première instance

Pour parvenir à ses fins, le jeune homme a entamé une procédure judiciaire il y a plus d’un an, selon les informations du journal Sud-Ouest. Mais la partie est loin d’être gagnée. Car si l’article 60 du Code civil stipule que "toute personne qui justifie d'un intérêt légitime peut demander à changer de prénom", le plaignant doit justifier du bien-fondé de sa demande. En première instance, Johnny-Karim a ainsi été déboutée. Timide, le jeune homme n'a pas réussi à convaincre le tribunal qui lui a reproché un dossier insuffisamment étoffé.

Le Palois n’entend néanmoins pas en rester là et a fait appel de ce jugement. Pour convaincre le tribunal, il va devoir apporter la preuve que son prénom lui gâche la vie.

"Depuis quinze ans, je veux changer de prénom. Je n'en peux plus", a d'ailleurs reconnu le jeune interviewé par Europe 1.

Ecoutez-le :

"Une explosion de demandes" pour changer de prénom

Pour Me Joackim Fain, avocat spécialisé dans ce type d’affaires, "il y a actuellement une explosion de demandes pour effectuer un changement de prénom". Les motivations sont variées, avec en tête la volonté d’intégration, en transformant un prénom étranger en un prénom francisé. "Les considérations religieuses, l’usage, le ridicule peuvent également pousser une personne à entreprendre cette démarche", témoigne Me Fain au micro d’Europe1.fr.

De son côté, Johnny-Karim attend impatiemment la décision de la cour d’appel de Pau. Le jugement sera rendu le 11 avril prochain. S’il lui est favorable, Johnny-Karim pourra enfin se délester d’un fardeau. "Pour moi ce sera une renaissance", a-t-il confié à Sud-Ouest. Et peut-être alors appréciera-t-il la chanson de Johnny Hallyday, J’oublierai ton nom.