Il avait organisé la fugue de ses filles

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avec Pierre de Cossette , modifié à
Renaldo G., un père divorcé, va être jugé à Reims mardi pour "soustraction d'enfants".

Le teint pâle, le regard triste, visiblement inquiet et fatigué, Renaldo G. avait lancé des SOS à répétition dans les médias à l’automne 2008 pour tenter de retrouver ses deux filles. Qui n’avaient pas fugué. C’est leur père qui avait organisé la "disparition".

Ce Franco-Italien, pris dans un divorce conflictuel avec la mère des deux filles, va être jugé mardi à Reims. Il doit répondre de "soustraction d'enfants à personne dépositaire de l'autorité parentale". Il risque trois ans de prison.

Elles ne sont pas allées au collège

L’affaire débute le 6 octobre 2008, le jour où la disparition de Sophie et de Valérie est signalée. Les deux adolescentes, âgées de 11 et 13 ans, devaient se rendre au collège à Reims. Deux jours plus tard, une information judiciaire est ouverte pour "soustraction de mineurs".

Renaldo G. accepte alors de témoigner dans les médias. Il se lance même dans une grève de la faim pour se faire entendre. Dans les colonnes du Parisien, il raconte que ses filles sont parties avec des vêtements et un peu d’argent. Dans une lettre, les deux jeunes filles auraient même écrit préférer "mourir plutôt que de retourner" vivre chez leur mère, en Italie.

Un divorce très difficile

Car l’histoire familiale est complexe : les deux sœurs, nées en Italie, se sont installées en France avec leur père un an plus tôt. Mais c’est leur mère, qui vit en Italie, qui en a la garde. Une procédure est entamée, les deux parents s’accusent mutuellement de maltraitances et la cour d’appel de Reims finit par trancher : les adolescentes doivent rentrer en Italie. Une décision prise le 2 octobre.

Onze jours après leur disparition, Sophie et Valérie réapparaissent. Et elles se rendent directement au collège. Avec 10 minutes de retard mais "comme si de rien n'était", avec leur sac d’école sur le dos. Renaldo G. se dit "soulagé" après avoir "eu une grosse peur de ce qu'elles allaient faire". Puis il est placé en garde à vue.

"Il a mené tout le monde en bateau"

Renaldo G., l’un de ses frères et deux amis "ont bien reconnu avoir organisé la fuite et la disparition des deux soeurs, avec deux amis qui ont pris le relais pour les héberger pendant les dix jours", avait expliqué la procureure de la République de Reims dans les colonnes de L'Union de Reims. Avant de reconnaître : "Il a mené tout le monde en bateau".

Depuis qu'il a été mis en examen, Renaldo G. n'a plus revu ses filles, retournées vivre en Italie. D'après son avocat, il n'aurait pas même pu leur parler au téléphone.