Huit enfants autistes sur dix privés d'école

© Maxppp
  • Copié
avec Noémie Schulz , modifié à
Une campagne de sensibilisation a été lancée jeudi pour dénoncer les obstacles à la scolarisation.

Huit enfants autistes sur dix n'ont pas accès à l'école ordinaire, selon une étude du collectif Autisme sur la "Scolarisation des enfants autistes". Pour dénoncer cette injustice, les principales associations de parents d'enfants autistes (80.000 à 90.000 en France) lancent une campagne de sensibilisation dont le slogan est "Ne laissons pas 80% des enfants autistes à la porte de l'école. Ils ont besoin d'apprendre comme les autres".

"15% des enfants autistes seulement ont accès à l'école", a affirmé le collectif autisme de cinq fédérations ou associations de parents (environ 85% des familles), lors d'une conférence de presse jeudi. "30% sont accueillis en instituts médico-éducatifs ou en hôpitaux de jour. Plus de la moitié n'est donc accueillie nulle part", alors que la loi de 2005 sur le handicap inscrit dans le marbre le droit pour chaque enfant d'être inscrit dans l'école la plus proche de son domicile.

Encore de nombreux obstacles

Selon un rapport de la Haute autorité de santé de 2010, un enfant sur 150 en France est concerné par un trouble envahissant du développement, dont l'autisme est une catégorie. L'autisme, qui revêt des formes diverses, est une pathologie du développement du système nerveux central. Elle se caractérise notamment par une perturbation des interactions sociales, des troubles de la communication et des comportements répétitifs.

Malgré la loi de 2005 et le plan autisme 2008-2011 du gouvernement, sur le terrain, les obstacles sont encore nombreux. "Les auxiliaires de vie scolaire (AVS) sont peu nombreuses, peu formées et ont des contrats précaires", témoigne Laurent Alt, papa de Rodrigue, autiste, en sixième dans un collège de Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines.

Les parents de Gabin souhaitent que leur enfant "apprenne à vivre avec les autres" :

Pour Vincent Gerhards, président du collectif Autisme et père d'une fille autiste de 15 ans, cela est dû à une "méconnaissance" de ce handicap :

Vincent Gerhards donne l’exemple de sa fille, qui bénéficie d’un accompagnement spécialisé à temps plein. Un pas vers l’autonomie : "à terme on espère qu’elle sera capable de faire des choses toute seule". Pour lui, mettre les enfants autistes sur le chemin de l’école vaut le coup : "les personnes autistes apprennent toute leur vie, ça vaut la peine de se battre".