Hommage à Merah : une prof "fragile"

Une enseignante rouennaise a décidé vendredi d’honorer la mémoire de Mohammed Merah en organisant une minute de silence dans sa classe
Une enseignante rouennaise a décidé vendredi d’honorer la mémoire de Mohammed Merah en organisant une minute de silence dans sa classe © REUTERS
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FF avec AFP , modifié à
Elle aurait demandé à ses élèves d’observer une minute de silence. Elle sera sanctionnée.

Elle aurait présenté Mohamed Merah comme une "victime". Une professeure d'un lycée de Rouen a été suspendue vendredi parce qu'elle aurait décidé d’honorer la mémoire du "tueur au scooter" de Toulouse et Montauban en émettant l'idée d'organiser une minute de silence dans sa classe. Reste que cette enseignante était visiblement "fragile". Ses collègues refusent d'y voir un geste avec une quelconque signification politique.

Luc Chatel, lui, a immédiatement réagi. En "condamnant sans réserve", dans un communiqué, "ce comportement inqualifiable", le ministre de l'Education a demandé au recteur "d'engager une procédure disciplinaire". "Cet acte isolé", selon le ministre, "ne saurait occulter la dignité dont a fait preuve l'institution scolaire tout au long de la semaine".

Une partie des élèves a quitté la classe

La professeur mise en cause enseigne l’anglais au du lycée Gustave-Flaubert de Rouen. Peu après 8 heures, elle aurait émis l'idée de demander à ses élèves de respecter une minute de silence en hommage à l’auteur de la tuerie de Toulouse, mort jeudi lors de l’assaut du Raid. Une partie des élèves a alors quitté la classe en signe de mécontentement, selon une information du site Internet du journal Paris Normandie.

L'enseignante aurait notamment déclaré à ses élèves que le lien entre Mohamed Merah et Al-Qaïda avait été "inventé par les médias et Sarko", a précisé un communiqué du ministère.

Une enseignante "fragile"

"Ce n'est pas du tout un acte politique d'une extrémiste, mais d'une collègue qui a des soucis de santé, qui est fragile et qui fait l'objet d'un suivi psychologique", a tenu à préciser le secrétaire SGEN-CFDT de Haute-Normandie, Pascal Bossuyt.

"Elle a eu une phrase malheureuse dans un contexte particulier et elle a immédiatement regretté ce qu'elle avait dit", a ajouté cette source syndicale. "C'est quelqu'un qui a besoin d'aide au niveau de son travail et de sa santé."

Sur son compte Twitter le député UMP Eric Ciotti a demandé que la professeur, suite à son geste, soit "révoquée" de l'Education nationale.