Haro sur les avertisseurs de radars

Amendes plus chères, nouveaux délits… les automobilistes devront encore plus s’assagir.
Amendes plus chères, nouveaux délits… les automobilistes devront encore plus s’assagir. © MAXPPP
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avec Guillaume Biet , modifié à
LA POLEMIQUE DU JOUR - Ceux qui roulent avec ces appareils seront sanctionnés dès mercredi.

Au printemps dernier, le gouvernement avait annoncé toute une série de mesures pour lutter contre l'insécurité routière, suite aux mauvais chiffres du mois d'avril. Certaines de ces mesures voient enfin le jour et seront appliquées à partir de mercredi, dès leur parution au journal officiel. En clair, certains comportements routiers vont être plus sévèrement réprimés, à commencer par ceux qui veulent échapper aux radars automatiques.

Les nouvelles sanctions les plus lourdes seront pour les utilisateurs d'avertisseurs de radars. Que ce soit un simple boîtier, ou grâce au GPS, si l’automobiliste ne fait pas de mise à jour et que son appareil continue de localiser précisément les radars, il sera susceptible de perdre la moitié de son permis : 6 points de retrait et 1.500 euros d'amende. Cette mesure, qui concerne 6 millions d’automobilistes en France, se veut surtout dissuasive, car elle ne sera pas facile à faire appliquer.

Les professionnels avaient anticipé

 Les fabricants avaient en effet pris le soin de faire évoluer leurs appareils automatiquement : désormais, ceux-ci signalent une "zone de danger", plus ou moins longue (4 km sur autoroute, 2 km sur une nationale, 300 mètres en ville) et non plus juste l'emplacement précis du radar. "Nous avons procédé depuis trois mois à une mise à jour de l’ensemble de nos produits, qui passent de l’avertisseur de radars à l’assistant d’aide à la conduite", confirme à Europe 1 Fabien Pierlot, PDG du système Coyote, qui garantit que ses clients sont à l'abri d'une sanction.
 

"Aucun automobiliste ne peut être embêté" :

 

Ce type de dispositif communautaire pourra donc continuer à être utilisé, pour que les automobilistes se préviennent entre eux qu'il y a tel ou tel radar mobile. Ils verront alors s'afficher une "zone de danger" et non plus un simple radar.

 Mise à jour obligatoire pour les GPS

 
 Mais pour les 10 à 15 millions d'automobilistes qui utilisent un GPS, c’est plus compliqué : les automobilistes devront faire eux-mêmes la mise à jour sur Internet. Pour les aider, les fabricants de GPS sont en plein branle-bas de combat. Chez Garmin par exemple, une hotline spéciale a été mise en place pour faire face aux nombreux appels des clients. « On va tous les contacter, on va envoyer des emails, des courriers pour expliquer les démarches très simples et gratuites : soit on pourra actualiser, rendre le produit conforme à la réglementation, soit on pourra décocher la fonction avertisseur de radar », explique Eric Bernard, directeur général France de Garmin au micro d’Europe 1.
 

Sur les GPS, il est en effet possible de décocher l'option qui alerte d'un radar. Ainsi, le conducteur peut la désactiver et la remettre juste après un contrôle, par exemple. D’où la difficulté pour les policiers et les gendarmes de faire respecter cette interdiction.

 Les smartphones hors d’atteinte

 
 Les automobilistes qui utilisent leur smartphone comme GPS et parfois comme avertisseur de radars ne devraient toutefois pas être inquiétés. Les forces de l'ordre ne peuvent pas, en effet, lors d’un simple contrôle routier, fouiller dans le téléphone portable d’un automobiliste pour savoir si celui-ci a installé telle ou telle application GPS avec avertisseur de radars.

 Enfin, d’autres comportements seront désormais sanctionnés. Téléphoner au volant sera plus lourdement puni : désormais 135 euros d'amende et 3 points en moins sur le permis, pour l’automobiliste pris avec son téléphone dans la main. Un cas de figure qui concerne chaque année plus de 500.000 conducteurs. Encore plus sévère : l'interdiction de regarder la télé ou un DVD en conduisant. Là, cela concerne surtout les chauffeurs de poids lourds, qui roulent en regardant un film. Dès mercredi, ils risqueront 1.500 euros d'amende et trois points de retrait sur leur permis.
 
Des mesures symboliques seront prises pour les motards et les scooters : comme l'obligation de porter une veste réfléchissante ou d'avoir une plaque d'immatriculation plus grande, plus lisible. Mesures symboliques car elles n'entreront en vigueur qu'au 1er janvier 2013.