Grève du ménage au CRA du Mesnil-Amelot

  • Copié
avec AFP

Les femmes de ménage et cuisinières du centre de rétention administratif (CRA) du Mesnil-Amelot, en Seine-et-Marne, voisin des pistes de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, sont en grève depuis mercredi, protestant contre leur licenciement collectif au 1er juillet. Ces 24 personnes, quasiment toutes des femmes, âgées de 24 à 63 ans, se sont regroupées vendredi devant les grilles de cet établissement de 240 places, où sont placés des étrangers en situation irrégulière avant leur expulsion.

Elles ont expliqué avoir appris seulement lundi leur licenciement, qui sera effectif le 1er juillet, à la suite de la perte du marché public de la restauration et du ménage au CRA par leur employeur, Défi restauration. Le nouvel opérateur, le spécialiste de la restauration en détention Gepsa (groupe GDF-Suez) associé à la société Onet, "nous dit qu'il n'y a aucune possibilité de reclassement", a déploré Maimouna, la porte-parole de ce mouvement. Depuis mercredi, ces femmes refusent de réchauffer les repas des retenus, auxquels les policiers ont dû distribuer des encas froids, que presque tous ont refusé d'entamer, ont raconté ces femmes ainsi que trois retenus tout juste relâchés et rencontrés devant le CRA.

Interrogée, la préfecture de Seine-et-Marne a de son côté assuré que "la continuité du service (était) assurée", "qu'aucun retenu ne serait déplacé", et qu'il "n'y (avait) aucun souci sur le centre". Les responsables du centre "ont demandé aux policiers de prendre le relais" pour la préparation des repas et "des retenus sont libérés quelques jours avant" la fin du délai maximal de rétention, de 45 jours, ont toutefois affirmé deux salariés de la Cimade, qui épaulent les retenus du CRA dans leurs démarches.

Selon l'association, des retenus ont aussi été transférés dans d'autres centres de Plaisir, Rennes, Lille ou Rouen, pour pallier l'absence de cuisine, et il n'y aurait plus d'arrivée de retenus dans le centre depuis jeudi.