Fin de vie : un projet "à la fin de l'année"

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Thomas Morel , modifié à
Le comité consultatif d'éthique a rendu lundi son avis sur l'aide aux malades en fin de vie.

Le comité consultatif d'éthique (CCNE) a tranché : l'euthanasie, tout comme l'assistance au suicide, ne seront pas légalisées. C'est la mesure phare annoncée lundi par les 40 membres de ce comité, saisi par François Hollande en amont d'un projet de loi sur la fin de vie, initialement prévu en juin 2013 et qui devrait désormais "sans doute voir le jour à la fin de l'année", selon François Hollande.

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Non à "l'aide active à mourir". C'est donc la principale décision qui était attendue : l'euthanasie ne sera pas légalisée. Pour les membres du comité, cela aurait pu être perçu par les plus fragiles comme un abandon de la part des soignants et une tentative d'abréger leur vie contre leur volonté.

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© REUTERS

En revanche, le CCNE se prononce en faveur de la "sédation profonde", qui consiste à endormir une personne en fin de vie jusqu'à sa mort, si elle le demande et si les traitements ont été interrompus à sa demande. Le docteur Vincent Morel, président de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs et médecin au CHU de Rennes, expliquait lundi matin à Europe 1 la différence : " Dans la sédation, on vise à soulager le patient, en aucun cas à provoquer la mort".

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Les "directives anticipées" renforcées. Le CCNE souhaite également que le principe des "directives anticipées" soit élargi et renforcé. Depuis 2005, en effet, il est possible d'écrire sur une lettre ce que l'on souhaite pour soi en cas de maladie grave ou d'accident. Mais à peine 2 % de Français ont opté pour ces directives, et celles-ci ne sont à l'heure actuelle considérées que comme des souhaits, que le médecin peut choisir d'appliquer ou non. Les membres du comité souhaitent qu'elles deviennent "contraignantes pour les soignants sauf exception dûment justifiée par écrit".

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© BBC

Mettre fin à l'indignité. Le CCNE souligne enfin "la nécessité de faire cesser toutes les situations d'indignité qui entoure encore trop souvent la fin de vie", notamment en développant l'offre de soins palliatifs, et en permettant aux patients d'y avoir accès à domicile. "Il est important de mettre un véritable programme de développement des soins palliatifs, une véritable politique de la fin de la vie, de façon à ce que tous les Français aient accès à des soins de fin de vie de qualité", défend de son côté Vincent Morel.

>> Retrouvez l'interview de Vincent Morel par Bruce Toussaint lundi matin :