Exclue d'une crèche pour son handicap ?

Photo d'une crèche
Photo d'une crèche
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avec agences , modifié à
Une mère porte plainte pour discrimination. La mairie de Paris réfute sa version.

Crèche contre mère de famille, ce sera désormais à la justice de trancher pour savoir qui dit vrai. La mère d'une enfant de deux ans atteinte d'une anomalie dermatologique a porté plainte contre X pour discrimination après que sa fillette a été, selon elle, exclue d'une crèche parisienne. La mairie de Paris a démenti lundi cette version des faits, évoquant un départ en "concertation" avec les parents.

"Garder son enfant au chaud"

Admise en novembre 2010 à la crèche, la fillette n'y passera au final que trois semaines. A l'époque, la directrice invite sa mère à rencontrer le médecin de la crèche, qui lui recommande "avec une insistance perceptible" de garder son enfant "au chaud avec elle", indique la plainte.

Cette exclusion a pris "l'apparence de conseils appuyés et non d'un refus explicite". Mais elle "ne semble s'expliquer que par la particularité physique de l'enfant, qui peut être impressionnante au premier regard mais n'est pas contagieuse et ne nécessite aucun soin particulier du personnel de la crèche", précise le document.

L'enfant souffre d'un naevus géant congénital. Cette malformation de la peau peut recouvrir une grande partie du corps, selon la plainte déposée vendredi à Paris par l'avocat de Hanane Douibi, Me Gilles-Jean Portejoie, et rendue publique par Le Parisien. La fillette est actuellement traitée, notamment au moyen de greffes de la peau.

Risques infectieux pour l'enfant

Dans un communiqué diffusé lundi soir, la mairie de Paris réfute avoir "à aucun moment pris la décision d'exclure la petite fille de la crèche". "Au cours de ses séjours en crèche, l'enfant a contracté plusieurs infections. Le médecin hospitalier qui suivait l'enfant a dès lors conseillé aux parents de la retirer de la crèche collective, considérant que ce mode de garde ne se révélait pas approprié au vu des nombreux risques infectieux qui la mettaient en danger", explique la mairie.

"Dans un processus de dialogue et de concertation entre les médecins hospitaliers, la PMI (Protection maternelle et infantile, ndlr) et les parents, ceux-ci ont décidé de retirer leur enfant de la crèche fin 2010", conclut le communiqué.

La mère de la fillette assure avoir décidé de la garder à domicile parce qu'elle savait que sa fille n'était "pas la bienvenue". "Je souhaite que la justice dise que cette exclusion était discriminatoire et permette à ma fille de vivre comme tous les enfants de son âge", ajoute-t-elle.

Selon son avocat, Me Portejoie, sa cliente aurait longtemps hésité à porter plainte, mais cette exclusion lui paraît "tellement insupportable" qu'elle a décidé de le faire.