Euthanasie : où en est le débat ?

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Sophie Amsili , modifié à
3' CHRONO - 89% des Français sont favorables à une loi. Un rapport est attendu fin décembre.

Le chiffre. 89% des Français souhaitent une loi autorisant l'euthanasie active pour les personnes en fin de vie qui en feraient la demande, selon un sondage Ifop publié mercredi. 55% sont "tout à fait" favorables et 34% "plutôt" favorables à la proposition. Le consensus dépasse donc les courants politiques, même si les sympathisants de gauche restent les plus nombreux à demander cette loi (94%).

La promesse. Le droit de "bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" figure parmi les 60 promesses de campagne de François Hollande. Après son arrivée au pouvoir, le président a confié une mission sur la fin de vie au professeur Didier Sicard. Mais l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) a aussitôt critiqué le choix d'un médecin catholique. Le rapport du Dr Sicard ne doit pas être remis avant la fin du mois de décembre.

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 Les députés radicaux de gauche ont d'ailleurs appelé le président à honorer sa promesse et ont déposé mi-octobre une proposition de loi pour instaurer "un droit de mourir médicalement assisté".

 

La loi aujourd'hui. La loi Leonetti de 2005 a instauré un droit au "laisser mourir" par l'arrêt des soins. L'article 2 proscrit ainsi "l'obstination déraisonnable" : "Lorsque [les soins médicaux] apparaissent inutiles, disproportionnés ou n'ayant d'autre effet que le seul maintien artificiel de la vie, ils peuvent être suspendus ou ne pas être entrepris." La décision doit être collégiale et en concertation avec "la personne de confiance" ou "la famille".

Député des Alpes-maritimes, Jean Leonetti reconnaît que sa loi peut être améliorée. "On pourrait imaginer un système plus contraignant, a-t-il expliqué à La Croix. Ainsi, par exemple, un malade ayant fait part de sa volonté de ne pas être réanimé après telle ou telle complication grave pourrait bénéficier de directives opposables 'sauf si'."

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