Euthanasie : Bonnemaison reste libre

Soupçonné d'avoir pratiqué plusieurs euthanasies, l'urgentiste Nicolas Bonnemaison reste libre.
Soupçonné d'avoir pratiqué plusieurs euthanasies, l'urgentiste Nicolas Bonnemaison reste libre. © Europe 1
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avec agences , modifié à
L'urgentiste de Bayonne a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire mardi par la cour d'appel de Pau.

L'urgentiste bayonnais Nicolas Bonnemaison, soupçonné d'avoir abrégé la vie d'au moins sept patients âgés, a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire mardi par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Pau. Mis en examen pour "empoisonnements sur personnes particulièrement vulnérables", le docteur était accompagné d'une cinquantaine de sympathisants pro-euthanasie.

Le Dr Bonnemaison, recroquevillé sur sa chaise et étreignant la main de sa femme en attendant la cour, visiblement très ému, a seulement demandé à ce groupe de cesser d'applaudir lorsque le président de la chambre de l'instruction, Michel Treilles, a lu la décision. D'autant que l'urgentiste, bien que devenu une icône de ces activistes, a affirmé n'être en rien un militant de l'euthanasie.

Aucune famille n'a encore porté plainte

Mis en examen le mois dernier pour "empoisonnement sur personnes particulièrement vulnérables", Nicolas Bonnemaison, 50 ans, a reconnu avoir procédé à des injections létales pour abréger les souffrances des patients. L'accusation lui reproche d'avoir agi seul mais à ce jour aucune des familles n'a porté plainte.

Le parquet avait néanmoins saisi la cour d'appel de Pau pour contester le maintien en liberté du médecin. Une demande rejetée mardi par le tribunal, qui a néanmoins requis un contrôle judiciaire. Ce dernier prévoit l'interdiction d'exercer la médecine, de prendre contact avec des membres de son ancien service et de résider dans les Pyrénées-Atlantiques.

Procédure disciplinaire en cours

Outre ce volet judicaire, Nicolas Bonnemaison doit également rendre des comptes à ses pairs. Le Conseil national de l'Ordre des médecin s'est saisi du dossier et a décidé d'engager des poursuites disciplinaires.

En revanche, le Conseil de l'Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques a décidé de ne pas lancer de poursuites disciplinaires, au grand dam de son président Marc Renoux qui a démissionné de ses fonctions. Le docteur Bonnemaison a par ailleurs reçu un large soutien d'une partie du personnel du centre hospitalier de Bayonne, où 400 personnes se sont rassemblées en sa faveur le 16 août dernier.