En Italie, Jérôme Kerviel se dit prêt à effectuer sa peine, mais...

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avec Laure Dautriche , modifié à
COUP DE THÉÂTRE - L’ex-trader de la Société Générale demande à François Hollande l’immunité pour les personnes parties prenantes au dossier de la banque. 

INFO. Il a décidé de s'accorder une dernière nuit de liberté. Après deux mois de marche, deux mois de repentance sur les routes italiennes et son message martelé contre les dérives de la finance, Jérôme Kerviel,  campe à quelques mètres de la frontière. La justice française lui a donné jusqu'à dimanche pour se rendre à la police, et il a choisi samedi, au dernier moment de rester en Italie. Le trader en a profité pour lancer un appel à François Hollande.

Un plan de communication rôdé. Jérôme kerviel  a donc l’intention de rester jusqu’à dimanche côté italien. Samedi, peu après 18 heures, il se tenait à une centaine de mètres de la frontière. Et son plan de communication était encore une fois parfaitement maîtrisé : l’ancien trader s’est exprimé entouré de son avocat, le très médiatique David Koubbi, du réalisateur du film Les Choristes, Christophe Barratier, d’un prêtre venu de Poitiers et d’un secrétaire national du Parti de Gauche.

"Je maintiendrais la ligne quoi qu’il arrive".  Jérôme Kerviel en a appelé devant la presse à François Hollande. Il demande que les membres de la Société Générale qui voudraient témoigner en sa faveur, aient la possibilité de le faire en toute sérénité. Il attend désormais une réponse du président de la République.

"Je demande à François Hollande d’accorder l’immunité à ces personnes là , qu’elles ne craignent rien et qu’elles n’aient pas peur de parler", a-t-il insité. "J’attends sa réponse du côté italien. Si ils veulent venir me chercher, qu’ils viennent me chercher", a martelé l’ancien courtier avant de dénoncer, encore une fois le monde de la finance. "Tout le monde en a marre de ce système. Je suis là pour le dénoncer et je maintiendrais la ligne quoi qu’il arrive".

La réponse tempérée de l’Elysée. Sans répondre précisément à cette demande, l’Elysée a indiqué dans la foulée que si Jérôme Kerviel sollicitait la grâce présidentielle, ce qu'il n'a pas fait,  "sa demande sera examinée selon la procédure habituelle, c'est-à-dire après une instruction et un avis de la chancellerie".

"Demain c'est demain". L'ancien courtier de la Société Générale a réagi tout aussi rapidement dans le 20 heures de France 2. Jérôme Kerviel a ainsi indiqué qu'il ne demandait pas de grâce présidentielle. L'homme s'est dit prêt à effectuer sa peine de prison, sans toutefois indiquer s'il répondrait d'ici dimanche  sa convocation au commissariat de police de Menton, en France. "Demain c'est demain", a-t-il seulement précisé, relevant par ailleurs que François Hollande, en proposant d'examiner une éventuelle demande de grâce, n'avait pas répondu à sa requête. 

Dimanche 15 heures, l’heure de vérité. Jérôme Kerviel va donc désormais planter sa tente à quelques mètres de la frontière. "Il est libre jusqu’à dimanche, 15 heures", martèle son avocat, puisque c’est l’heure maximum à laquelle il doit se présenter au commissariat.

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