Ecotaxe : l’Alsace milite… pour la conserver

Les Alsaciens aimeraient bien que le portique écotaxe de Sainte-Croix-en-Plaine dans le Haut-Rhin serve à quelque chose un jour.
Les Alsaciens aimeraient bien que le portique écotaxe de Sainte-Croix-en-Plaine dans le Haut-Rhin serve à quelque chose un jour. © maxppp
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Damien Brunon et Frédéric Michel , modifié à
A l’origine du dispositif, les élus de la région ne comprennent pas les reculades du gouvernement.

L’INFO. La France coupée en deux. Alors que les Bretons ont réussi à faire suspendre l’écotaxe, les Alsaciens, eux, militent pour son rétablissement. Et pour cause, en 2005, lorsque l’Allemagne l’a mise en place, c’est la première région qui en a subi les conséquences sur le plan de la circulation. Du jour au lendemain, 3.000 camions de plus sont passés par les routes alsaciennes.

Front commun. De gauche comme de droite, tous les élus de la région sont agacés. La suspension de l’écotaxe, ils n’arrivent pas à l’avaler. “Au gouvernement, on est inconsistant parce qu’on est pas capable de dire si on va maintenir cette taxe, et dans l’opposition, on est indécent en reniant le principe de cette taxe”, s’emporte l’ancien député UMP Yves Bur, au micro d’Europe 1.

3.000 camions par jour. En 2005, lorsque ce dernier propose son idée de taxe, ce n’est pas anodin. L’Allemagne vient d’adopter un dispositif similaire et l’Alsace prend de plein fouet le contrecoup de la décision. Du jour au lendemain, ce sont 3.000 camions supplémentaires qui se sont déportés sur les routes de la rive ouest du Rhin.

“D’un côté, c’est gratuit, de l’autre c’est payant. Il ne faut pas être surpris qu’on passe plutôt du côté où c’est gratuit”, s’exclame Philippe Richert, le président UMP du conseil régional d’Alsace, au micro d’Europe 1. Plus que pour la manne financière, c’est surtout pour rééquilibrer la circulation dans la région que les élus alsaciens militent pour l’écotaxe.

L’exaspération. Alors quand ils ont vu le gouvernement suspendre leur écotaxe, la moutarde leur est montée au nez. “Si la Bretagne ne veut pas de cette taxe, il faudra qu’elle assume elle-même le financement des infrastructure routières et ferroviaires”, prévient Yves Bur.

Roland Ries, le maire PS de Strasbourg, ne comprend pas non plus la reculade de l’équipe gouvernementale. “Quand les Allemands ont mis en place leur écotaxe, ils ont eu des difficultés pendant un certain temps. Ils les ont surmontées et aujourd’hui, ça fonctionne”, détaille-t-il au micro d’Europe 1. Le dispositif marche tellement bien qu’il rapporte aujourd’hui quatre milliards d’euros outre-Rhin, une somme qui a de quoi faire rêver en temps de crise.

>>> Vendredi 8 novembre, de 6h à 9h , Thomas Sotto et l'équipe d'Europe Matin sont en direct de Quimper pour leur premier déplacement en région.

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