Dur, dur pour les "enfants du divorce"

Plus d'un "enfant du divorce" sur deux dit s'être senti abandonné.
Plus d'un "enfant du divorce" sur deux dit s'être senti abandonné. © MAXPPP
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avec Raphaële Schapira , modifié à
Le divorce affecte durablement les enfants, comme le montre une étude publiée mercredi.

Que ressentent les enfants du divorce? D’après une étude inédite de l’Union des familles en Europe (UFE) diffusée mercredi, plus de la moitié d’entre eux conservent un sentiment d’abandon et d’isolement durables.

Pour bâtir son analyse, l’UFE a interrogé par internet 1.137 personnes âgées de 18 à 56 ans, dont les parents se sont séparés. Parmi les sondés, 88% ont décrit le divorce de leurs parents comme un séisme. Quelque 59% d’entre eux ont répondu s’être longtemps sentis isolés, et 63% ont déclaré avoir souffert d’un manque affectif. Plus encore, 8 sondés sur 10 souhaitent que leurs parents se remettent en couple.

La peur de reproduire un schéma

"C’est presque devenu un tabou de dire que les enfants souffrent énormément du divorce de leurs parents", juge dans le Figaro Dominique Marcilhacy, porte-parole de l'UFE. "Aujourd'hui, tout le monde défend la même thèse : si les parents vont bien, les enfants vont bien. Tenir un autre discours serait trop culpabilisant", poursuit-elle.

Or, la crainte de répéter le même scénario que ses parents est très présente, comme en témoigne Marie, 30 ans. "Pour moi, le couple c’est très compliqué, j’ai du mal à vivre avec quelqu’un. La vie à deux me pose problème, et je ne peux plus croire à une vie à deux qui dure toujours", confie-t-elle à Europe 1.

Selon le psychiatre Serge Hefez, "on a à la fois envie de se déprendre" des schémas traumatisants de notre enfance, mais en même temps "comme on les a assimilés très tôt, on a tendance à les répéter."

Pas de fatalité

Néanmoins, l'UFE ne noircit pas complètement le tableau. "Notre but n’est pas de faire culpabiliser qui que ce soit, affirme Dominique Marcilhacy. C’est une liberté que chacun a le droit de faire jouer lorsque cela ne va plus", commente ainsi Dominique Marcilhacy dans Le Parisien.

Nombre d'enfants dont les parents sont divorcés se "remettent" de la séparation et deviennent plus indulgents avec le temps (seuls 15% des enfants du divorce âgés de plus de 56 ans en veulent encore à leurs parents). Aussi, à terme, près d'un enfant sur deux ne voit plus qu'un seul de ses parents. Et, ils sont 72% à croire au grand amour.