"Dieudonné risque un an ferme"

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INTERVIEW E1 - Me Sûr, le nouveau bâtonnier du barreau de Paris invoque la loi Gayssot sur l'injure et la diffamation.

INTERVIEW E1 - "Dieudonné risque un an de prison ferme. Et ce n'est pas rien", a déclaré lundi au micro d'Europe 1, Me Pierre-Olivier Sur, nouveau bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris. "La loi sur l'injure et la diffamation (…) qui a été revisitée par la loi Gayssot de juillet 1990, permet, et c'est une exception, de la prison ferme lorsqu'il y a un appel à la haine raciale et à l'antisémitisme", a rappelé ce pénaliste qui a pris ses fonctions à la tête du "premier barreau" de France.

La loi Gayssot "doit s'appliquer". "Cette loi s'applique, elle doit s'appliquer, et je regrette que des poursuites ne soient pas immédiatement orchestrées contre Dieudonné et tous azimuts à raison de chacun des propos inadmissibles qu'il tient tous les jours", a poursuivi l'avocat. "Dieudonné perdrait ses droits civiques. Il ne faut pas oublier toutes les condamnations pécuniaires : il s'agit de les faire exécuter, nous sommes dans un état de droit", a-t-il ajouté.

"Dieudonné risque un an de prison ferme"par Europe1fr

Doit-on fermer son théâtre et interdire ses spectacles ?  "Non", répond Me Pierre- Olivier Sur.  "Je pense qu'il faut appliquer la loi Gayssot : stigmatiser sur ce qu'il dit la constitution de l'infraction pénale. Dans ces temps de sortie de crise économique, sociale, humaine, aucune incitation à la haine n'est anodine. On a des souvenirs historiques terribles", a-t-il défendu. "Je pense qu'il faut être très dur, très ferme mais qu'il ne faut pas non plus prendre des lois en réaction à ce qu'il dit. Changer la loi à cause de lui, parce qu'il est lui : il faut appliquer la loi qui existe, et l'envoyer en prison ferme parce qu'on peut le faire", a appuyé le bâtonnier.

Quelle solution ? Pour Me Pierre-Olivier Sur, la circulaire envisagée par le ministre de l'Intérieur, n'est pas une solution. Il ne faut "pas de loi particulière", assure-t-il.  "La loi est l'expression de la volonté générale : il n'y a pas de cas particulier à régler par la loi", a poursuivi l'avocat pour qui les médias ont également un rôle à jouer. "C'est à vous de le dénoncer, de l'inviter peut-être sur vos plateaux, d'envisager des duels avec lui sur le ton de la polémique pour dénoncer ces propos inadmissibles qui valent de la prison ferme", a-t-il assuré.