Diane 35 : dangereux aussi contre l'acné ?

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Thomas Morel et Sophie Amsili , modifié à
Le directeur de l'ANSM promet une décision rapide sur une suspension du médicament anti-acné.

L'alerte. Après les pilules de troisième génération, c'est au tour de Diane 35, un médicament anti-acné parfois prescrit comme pilule contraceptive, d'être sous le feu des critiques. D'après l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), il aurait été responsable d'au moins quatre décès pour cause de thrombose veineuse depuis sa mise sur le marché en 1987.

Selon Dominique Maraninchi, directeur général de l'ANSM interrogé lundi matin sur Europe 1, le chiffre est cependant vraisemblablement plus élevé : "les quatre morts, ce sont les déclarations spontanées que nous avons eu en 25 ans. On sait que ce produit est une combinaison hormonale qui a le même facteur de risque que les pilules de troisième et quatrième génération". Ce risque n'est d'ailleurs pas une découverte toute récente : les problèmes liés à cette combinaison hormonale ont été identifiés en décembre 2011, et elle fait depuis l'objet d'une étude approfondie de la part de l'ANSM.

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Pour le contraceptif ? "Ça suffit". Pour Dominique Maraninchi, le problème de Diane 35 est avant tout lié à sa prescription par certains médecins comme contraceptif : "Ça suffit. Il faut sortir de l'ambigüité. Ce n'est pas une pilule, c'est un traitement de l'acné. Ce médicament ne doit pas être utilisé pour la contraception". De son côté, Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MG-France, interrogé sur Europe 1, évoque "une véritable hypocrisie" :"c'est un médicament qui est peu utilisé, uniquement lorsqu'il y a un problème d'acné chez le patient. Comme on sait que c'est également un contraceptif, on ne donne pas en plus une pilule, car ça risquerait de démultiplier les risques".

Si l'ANSM répète à l'envi que Diane 35 n'est pas une pilule contraceptive et ne doit pas être prescrit comme tel, Dominique Maraninchi se veut rassurant. "Pour les 315.000 femmes qui prennent ce médicament, pas de panique. Ce n'est pas un contraceptif, donc pour celles qui en veulent un, il faut qu'elles se fassent prescrire une pilule, de préférence de deuxième ou troisième génération."

Et contre l'acné ? l'ANSM promet "une réponse rapide". Certaines femmes s'inquiètent en effet des risques liés à la consommation de Diane 35 dans la lutte contre l'acné :

Une question à laquelle Dominique Maraninchi entend apporter une réponse rapide. L'Agence de sécurité du médicament doit en effet se prononcer sur le cas de ce médicament d'ici à mercredi. Une décision "après consultation des experts". Si ces derniers estiment que Diane 35 est indispensable pour traiter l'acné, il pourrait être prescrit sous certaines conditions précises. Le cas échéant, le médicament serait suspendu et les femmes souffrant d'acné devront se tourner vers d'autres solutions.

>>Pour les utilisatrices inquiètes, le ministère de la Santé a déjà mis en place un numéro vert d'information : le 0800 636 636.