Des substituts au bisphénol A ?

Le bisphénol A est présent dans de nombreux contenus plastiques.
Le bisphénol A est présent dans de nombreux contenus plastiques. © Maxppp
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Charles Carrasco , modifié à
La recherche pourrait permettre le développement d'alternatives à ce composé chimique.

Ce composé chimique est encore présent dans les canettes ou bien sur les tickets de caisse. Mais la dangerosité du bisphénol A (BPA), utilisé dans la fabrication des plastiques mais considéré comme un perturbateur hormonal, est régulièrement pointée du doigt.Alors que le gouvernement souhaite l'interdire, des chercheurs de l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) à Montpellier ont réalisé des travaux importants qui pourraient permettre de créer de nouveaux composés non toxiques.

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Le bisphénol S "moins dangereux"

Ils ont étudié, au niveau moléculaire, les interactions réalisées entre le BPA et les récepteurs des estrogènes, une cible du composé chimique. Ces interactions seraient à l'origine des dérèglements hormonaux. Le bisphénol est donc directement suspecté. "Sur la dizaine qui a été examinée, le bisphénol S serait le moins dangereux", assure Patrick Balaguer, directeur de recherche Inserm.

Ces travaux, publiés dans la revue PNAS (comptes rendus de l'académie des sciences américaine) doit permettre, dans les années à venir de créer de nouvelles molécules avec les mêmes propriétés mais sans les inconvénients.
 

Une loi adoptée en première lecture 

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Alors que le bisphénol A est déjà interdit dans les biberons depuis 2010, ces travaux tombent à point nommé. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault a assuré samedi dernier, lors du discours de la conférence environnementale, que le gouvernement soutiendrait la proposition de loi de Gérard Bapt, député PS de Haute-Garonne, qui plaide pour une interdiction totale de ce composé chimique. L’Assemblée nationale l'a adoptée en première lecture il y onze mois. Elle doit ensuite passer au Sénat en octobre avant une entrée en vigueur prévue en 2014.

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Cette volonté politique intervient juste après la présentation par l'Anses (Agence de sécurité sanitaire) de rapports montrant des "effets avérés du BPA chez l'animal et suspectés chez l'homme" tels que la fertilité féminine et des problèmes cardio-vasculaires et diabète. Comme le rappelle Le Figaro, l'Académie de médecine a récemment souligné qu'il existe "probablement" un lien entre l'augmentation depuis trente ans des cancers dits "hormonodépendants"  et l'exposition aux perturbateurs endocriniens dont le BPA.