Des chiffres de la délinquance tronqués ?

Les chiffres de la délinquance annoncés au 1er trimestre de cette année seraient tronqués, chaque mois de deux ou trois jours.
Les chiffres de la délinquance annoncés au 1er trimestre de cette année seraient tronqués, chaque mois de deux ou trois jours. © MAXPPP
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Marion Sauveur , modifié à
L’Observatoire National de la Délinquance parle de résultats artificiellement minorés.

Les chiffres de la délinquance du 1er trimestre 2012 "ont sans doute été artificiellement minorés". C’est ce que révèle dans son rapport sur la délinquance du mois d’avril l’Observatoire National de la Délinquance (OND). Et ce, alors que le nombre d’atteintes aux biens - principalement les vols - enregistrés en avril sont en baisse de 1,7% par rapport au même mois en 2011 et que les chiffres des atteintes volontaires à l’intégrité physique - les agressions - diminuent de 0,5% par rapport à avril 2011.

Des jours manquants

La raison ? Chaque mois, depuis le début de l’année, les autorités auraient ainsi publié des chiffres de la police et de la gendarmerie avec "des jours de saisies manquants", comme le précise l’OND. Au micro d’Europe 1, le directeur de l’Observatoire Christophe Soullez explique "qu’il manque chaque mois 2 ou 3 jours de saisie des faits".

Cela arrive régulièrement, souligne Christophe Soullez, "avec les mois qui ont un nombre d’atteintes enregistrées très faibles par rapport aux mois des années précédentes, ce qui veut dire qu’ils n’ont pas été récupérés en avril, comme c’est le cas généralement les autres années". Dans les faits, "quand un mois se termine par un week-end suivi d’un jour férié, l’habitude a été prise de clôturer le 28 du mois au lieu du 31. Ca fait trois jours de statistiques en moins", détaille le directeur de l’OND.

Concrètement, "pour le moment, en avril 2012, on n’a pas retrouvé les faits qui manquaient en février ou mars". Ce qui rend le premier trimestre de cette année "atypique".

Pas de consigne politique

Une décision politique ? Christophe Soullez confie au micro d’Europe 1 ne pas croire qu’il y a eu des consignes des autorités françaises. "Il est clair que dans certains départements on a voulu afficher des résultats plus positifs", note-t-il toutefois.

Reste que pour sa part l’Observatoire National de la Délinquance demande depuis six ans de clôturer les comptes des saisis non pas à la fin du mois, mais le 6 du mois suivant pour être sûr de bien prendre en note les dernières plaintes ou les derniers faits constatés par la police et la gendarmerie.