Des bouteilles de vin très surveillées

A compter du 1er juillet, les viticulteurs devront mentionner, le cas échéant, la présence de protéine de lait ou de protéine d'oeuf dans le vin.
A compter du 1er juillet, les viticulteurs devront mentionner, le cas échéant, la présence de protéine de lait ou de protéine d'oeuf dans le vin. © MaxPPP
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FF avec AFP , modifié à
A partir du 1er juillet, les étiquettes devront mentionner la présence de substances allergènes.

"Contient des traces de lait", "peut contenir des protéines d'oeuf". Ces mentions insolites devront figurer sur les bouteilles de vin concernées à compter du 1er juillet, en vertu d'une directive européenne visant à informer le consommateur de la présence d'allergènes dans les boissons alcoolisées.

Les protéines de lait et d'oeuf, le collagène de poisson, le caramel ou encore le bois de chêne font partie des nombreuses substances que les vignerons sont autorisés à mettre dans leurs cuves durant le processus de vinification, durant lequel le jus de raisin se transforme en vin. Elles permettent de modifier le goût, l'aspect ou les caractéristiques de conservation du breuvage final. Il est par exemple possible d'ajouter des morceaux de bois de chêne afin de reproduire les arômes des bons vieux fûts, ou encore du caramel, pour renforcer la couleur des vins de liqueur.

Du blanc d'oeuf dans le vin

Mais certains de ces ingrédients peuvent déclencher des allergies. C'est le cas de la caséine, protéine de lait, et de l'ovalbumine, protéine d'œuf. Leur présence devra donc être mentionnée sur les étiquettes des vins mis en bouteille à partir du 1er juillet.

"C'est une pratique ancestrale : les anciens mettaient du blanc d'oeuf dans les fûts afin de "coller" le vin", explique Eric Serrano, directeur régional de l'Institut français de la vigne et du vin (IFVV). Le collage consiste à utiliser des protéines pour agglomérer les particules présentes dans le moût et les faire tomber au fond de la cuve. Cette pratique a pour effet d'éliminer les résidus du vin.

1% des Français allergiques aux protéines de lait

D'après l'EFSA, l'Autorité européenne de sécurité des aliments, les deux tiers des vins français sont stabilisés ou clarifiés avec des colles protéiques. Or 0,3% des adultes sont allergiques aux produits à base d'oeuf et 1% aux protéines de lait.

"Moins de 10% des des vins produits en France devront arborer une étiquette modifiée", souligne Marie-Madeleine Caillet, vice-présidente de l'Union des Oenologues de France. "La caséine est plus utilisée pour les vins blancs et rosés, tandis que l'albumine d'oeuf est à réserver pour les vins rouges", précise-t-elle

Des alternatives existent pour les vignerons

La nouvelle réglementation va compliquer un peu plus la vie des vignerons qui, depuis 2000, doivent déjà mentionner la présence de sulfites dans une dizaine de langues et afficher un logo préventif à l’attention des femmes enceintes.

Toutefois, les vignerons qui ne souhaiteront pas écrire "protéine d'oeuf" ou "traces de lait" sur leurs étiquettes pourront toujours recourir à d'autres "colles" non allergènes, telles que les protéines de blé et de pois ou encore le collagène de poisson, tous autorisés par la réglementation européenne.