De l’encre dans les pâtes

L'UFC-Que choisir a testé 20 produits alimentaires pour détecter la présence de dérivés pétroliers présents dans l'encre sur les emballages.
L'UFC-Que choisir a testé 20 produits alimentaires pour détecter la présence de dérivés pétroliers présents dans l'encre sur les emballages. © MAXPPP
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L’UFC-Que choisir s’alarme de la présence d’huiles minérales dans des produits alimentaires.

Les emballages alimentaires nous menacent-ils ? D’après une étude menée par l’association de consommateurs UFC-Que choisir, des dérivés pétroliers présents dans l’encre sur les emballages ont tendance à contaminer les aliments comme les pâtes, le riz, le couscous, la chapelure ou encore le sucre en poudre. Sur les 20 produits testés, deux dépassent même très largement les limites internationales.

Le "couscous graine" de la marque Tipiak contient ainsi 50 fois la dose maximale recommandée en huiles minérales saturées, et la chapelure Leader Price la dépasse dix fois. Douze autres produits présentent quant à eux des niveaux préoccupants. En cause : la présence "d’huiles issues de la chimie pétrolière", a expliqué à Europe1.fr Olivier Andrault, chargé de mission alimentation à  l’UFC-Que choisir.

Dommages pour la santé

Des études ont montré que certaines huiles saturées pouvaient ainsi causer chez les animaux des dommages au foie, au cœur, aux ganglions lymphatiques.

Aucune étude n’a pour l’instant été menée sur l’homme, mais l’UFC-Que choisir invoque le "principe de précaution" et demande leur remplacement par des huiles végétales ou certains types d'huiles minérales "avec un faible niveau de migration". Quant aux huiles aromatiques, également utilisées sur les emballages, elles appartiennent à une famille de produits dont certains sont cancérogènes.

Vide réglementaire

"Nous demandons aux pouvoirs publics de se prononcer très vite", a réclamé Olivier Andrault, déplorant le "vide réglementaire" autour de la question. "Ni les autorités nationales, ni les autorités européennes n’ont défini de limite", a-t-il fustigé, rappelant que le seuil fixé par l’instance de l’ONU chargé de l’alimentation, la FAO, et l’Organisation mondiale de la Santé, était non contraignant.

L’association de consommateur n’est pas la première à s’émouvoir de la présence potentielle de ces produits dans les assiettes : la Commission européenne a demandé à son Agence pour la sécurité des aliments de se saisir du problème il y a un an, réclamant une étude sur les dangers pour l’homme.