DSK livre sa version des faits

DSK évoque une relation "consentie mais stupide" avec Nafissatou Diallo.
DSK évoque une relation "consentie mais stupide" avec Nafissatou Diallo. © Maxppp
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avec Walid Berrissoul , modifié à
L'ex-patron du FMI s'explique notamment sur sa vie sexuelle dans un livre à paraître jeudi.

Pour la première fois, DSK évoque dans le détail les évènements de la suite 2806 du Sofitel de New York. Dans Affaires DSK, la contre-enquête, Michel Taubmann, biographe et ardent défenseur de Dominique Strauss-Kahn, a recueilli les confidences de DSK sur l'affaire du Sofitel, mais aussi sur sa vie sexuelle. Interrogé par Paris Match, Michel Taubmann a expliqué s'être entretenu avec DSK à plusieurs reprises, et avoir rencontré de nombreuses personnes "proches de l'enquête". Europe1.fr vous résume les principaux points de cet ouvrage qui paraît jeudi.

Que s'est-il passé au Sofitel de New York ? Pour Michel Taubmann, la visite de Nafissatou Diallo dans la chambre de l'ancien patron du FMI n'est pas le fruit du hasard : "DSK est sorti de la douche à 12h06. Il sort tout nu. Et il trouve cette femme de chambre. Elle ne vient pas là pour faire le ménage mais elle est en service commandé. Et cette femme lui fait de manière tout à fait explicite, une proposition de relation sexuelle. Donc pour parler clairement de fellation", explique-t-il au micro d'Europe 1. Selon le biographe, DSK s'est simplement laissé guider par ses pulsions : "Alors qu'on l'a prévenu à plusieurs reprise qu'il pouvait tomber dans un piège, DSK, stupidement, accepte cette proposition. Mais ce qui est clair, que si DSK est léger, s'il est stupide, il n'est certainement pas criminel. Il y a donc bien eu une relation, une fellation mais elle a été totalement consentie et provoquée par madame Diallo". 

DSK a-t-il été espionné ? Pour le journaliste américain Edward Epstein, "Dominique Strauss-Kahn était sous surveillance". Une thèse que reprend Michel Taubmann dans son ouvrage. DSK se serait ainsi rendu compte que certains de ses e-mails personnels se seraient "retrouvés entre les mains d'un haut dirigeant de l'UMP". Michel Taubmann cite à ce propos Anne Sinclair : "Dominique s'en doutait depuis longtemps, mais cette fois il y avait une confirmation".

Mais Michel Taubmann affirme que ce n'est pas une salariée de l'UMP qui a prévenu DSK. "Edward Epstein, qui ne connaît pas les Strauss-Kahn, se trompe", a expliqué le biographe à Paris Match, affirmant que c'est "Jean-Christophe Lagarde, chef de la sûreté départementale du Nord, qui l'a informé". Le commissaire Jean-Christophe Lagarde a été mis en examen dans l'affaire du Carlton.

Michel Taubmann évoque également la possibilité que Nafissatou Diallo se soit attardée dans la chambre pour dérober le téléphone portable de DSK. Il juge en outre "possible" que DSK "ait été espionné à l'aide d'une caméra dans sa chambre pour lui voler son portable".

DSK avait-il des habitudes sexuelles particulières ? DSK admet avoir participé à des soirées libertines. Il reconnaît une "vie sexuelle libre" et soutient qu'un tel comportement n'a rien de rare dans la politique ou les affaires.

Michel Taubmann affirme de son côté que DSK "ne débourse jamais un centime" pour ces "soirées galantes". Pour lui, "il ne se pose pas la question de savoir si ses partenaires d'un soir sont rémunérées, ce qui n'est pas systématique". Quant à la prostitution et au proxénétisme, DSK jure les avoir "en horreur" et il assure n'avoir "rien fait d'illégal".

Que va devenir DSK ? "J'étais en position de devenir président, je ne le suis plus", commente simplement Dominique Strauss-Kahn, qui dit vouloir changer son mode de vie. "J'ai décidé de rompre avec tout cela. C'est fini", dit-il. Michel Taubmann, lui, constate dans Paris Match que "cet homme, jamais condamné par la justice, a tout perdu".