Coronavirus : faut-il s'inquiéter ?

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Sophie Amsili et Thomas Morel avec agences , modifié à
LA QUESTION - Ce virus se transmettrait moins facilement que son cousin, le Sras.

Après l'Arabie Saoudite et la Jordanie, puis le Royaume-Uni et l'Allemagne, la France est à son tour touchée depuis quelques mois par le nouveau coronavirus proche du syndrome respiratoire aigu sévère (Sras). Dans l'Hexagone, un homme en est décédé et un second est hospitalisé depuis début mai. Mardi 11 juin, deux autres cas possibles de coronavirus ont été soupçonnés au CHU de Tours. Au total, le dernier bilan de l'OMS fait état de plus de 50 cas dans le monde, dont 31 se sont avérés mortels.

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Qu'est -ce que ce virus ? Il fait partie de la famille des coronavirus. Ces virus, qui tirent leur nom de leur aspect circulaire entouré d'une couronne, provoquent des infections au niveau des voies digestives et respiratoires. Leur gravité varie : ils peuvent entraîner de simples rhumes jusqu'à des complications respiratoires aiguës, voire mortelles.

Appelé nCoV dans le jargon médical, ce nouveau virus "se situe du côté des pneumopathies graves", explique le Dr Françoise Weber, directrice de l'Institut national de Veille sanitaire, sur Europe 1. "Le principal symptôme est une pneumonie grave qui va mener la plus grande partie des patients en réanimation ou en tout cas à subir des soins lourds."

Les coronavirus peuvent toucher l'homme mais aussi différentes espèces animales, sauvages ou domestiques, du chat aux volailles en passant par les porcs. A l'instar d'autres virus, ils peuvent muter en passant d'une espèce à une autre.

Est-il plus grave que le Sras ? Le Sras est la forme la plus grave connue de coronavirus. Avec un taux de mortalité élevé et une facilité de transmission redoutable, il a provoqué la mort de plus de 800 personnes en 2003 et a entraîné une panique mondiale. On dispose encore peu d'informations sur le nouveau virus mais on sait qu'"il est transmissible d'homme à homme". Quant au taux de mortalité du nouveau virus, il est difficile à déterminer pour le moment. Si 18 malades sur 31 sont décédés, "on ne se sait pas s'il y a eu des infections bénignes qui seraient passées complètement inaperçues", note le Dr Françoise Weber.

Une transmission peu élevée. Les experts s'accordent toutefois sur un élément : le taux de transmission du virus est vraisemblablement peu élevé, et semble se transmettre plus difficilement que le Sras. Le professeur Yasdan Yasdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital Bichat, à Paris, décrypte sur Europe 1 : "il y a eu un cas au Royaume-Uni. Mais sur 100 personnes qui ont été en contact rapproché avec le patient, seules deux ont été infectées. 2 % de transmission, ce n'est pas très important. "On sait qu'il faut des contacts prolongés et rapprochés avec un malade pour que la transmission se fasse", souligne Françoise Weber. L'Agence régionale de santé a d'ailleurs précisé que la famille du patient de Douai et les passagers de l'avion à bord duquel il a voyagé depuis n'étaient pas affectés.

D'où vient le nouveau virus ? Le principal foyer d'infection semble être la péninsule arabique. Toutes les personnes atteintes avaient séjourné dans la région, sauf deux cas signalés en Grande-Bretagne. Il s'agissait de deux membres de la famille d'une personne déjà atteinte du coronavirus. L'homme hospitalisé à Douai avait également séjourné à Dubaï, aux Emirats arabes unis, en avril pendant plus d'une semaine.

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Peut-il se soigner ? Il n'y a aucun antidote connu à ce jour. "Pour l'heure, nous n'avons pas de traitement conter le virus, uniquement contre les symptômes", souligne le Pr. Yasdan Yasdanpanah. Les médecins ne peuvent qu'accompagner, soulager le patient dans l'espoir d'une amélioration de son état.

Faut-il éviter la péninsule arabique ? Le point commun entre tous les patients atteint de ce nCoV, c'est qu'ils avaient tous séjourné dans la péninsule arabique, que ce soit en Arabie Saoudite ou eux Emirats arabes unis. Pour le Pr. Yasdan Yasdanpanah, ce n'est pas une raison pour déconseiller aux gens de se rendre dans cette région. "Le risque est faible, il faut rester prudent sur ce genre de conseils", explique-t-il.

Comment s'en prémunir ? Il n'existe pas de vaccin.  Le ministère de la Santé a mis en place un numéro vert pour ceux qui s'inquièteraient de symptômes respiratoires, surtout s'ils ont voyagé dans la péninsule arabique : le 0.800 13 00 00.