Congé parental : du nouveau pour les papas

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Alexis Toulon avec AFP , modifié à
LA LOI VA CHANGER - Les députés ont voté une mesure qui vise à inciter les pères à interrompre leur activité professionnelle pour s'occuper de leurs enfants. 

Et si papa avait plus de temps pour s'occuper de bébé ? Les députés ont voté lundi soir une réforme du congé parental qui vise à inciter les pères à interrompre leur activité professionnelle pour s'occuper de leurs enfants, dans le cadre de l'examen en première lecture du projet de loi sur l'égalité femmes-hommes.

Le mode d'emploi. Afin de leur forcer un peu la main, les parents d'un seul enfant, qui ont aujourd'hui droit à six mois de congé, pourront prendre six mois de plus à condition que ce soit le second parent qui en soit bénéficiaire. A partir de deux enfants, la durée du congé restera de trois ans, à condition que six mois soient pris par le second parent, sinon elle sera raccourcie à deux ans et demi.

Il faut "introduire une impulsion" et "changer les regards" sur ce congé parental, a déclaré la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem, vantant "un des axes forts" de son projet de loi. Alors qu'actuellement 540.000 parents, qui interrompent partiellement ou totalement leur activité professionnelle, touchent le Complément Libre Choix d'Activité (CLCA), dont seulement 18.000 hommes, le gouvernement a pour objectif d'atteindre les 100.000 pères d'ici 2017.

"Une bonne chose". La prestation CLCA, de 329 à 573 euros mensuels actuellement, sera rebaptisée "prestation partagée d'accueil de l'enfant" (PreParE). Cette réforme doit s'appliquer aux enfants nés ou adoptés à partir du 1er juillet 2014. Des députés UMP ont demandé sans succès la suppression de l'article en question, estimant comme Claude Greff que la "liberté du couple" était remise en cause par cette "intrusion de l'Etat". Pour le groupe UMP, Françoise Guégot a estimé que la prestation partagée était en soi "une bonne chose" mais qu'il restait des "interrogations", la durée globale du congé parental pouvant être réduite par décret.

Le chef de file des députés UMP et ancien ministre de la Famille Christian Jacob a défendu en vain l'idée "moderne" d'un fractionnement de ce congé dans le temps, pour permettre par exemple d'accompagner "une entrée en 6e, un décrochage". Une telle disposition serait trop compliquée pour les entreprises et les caisses d'allocations familiales.