Classes prépas : la fin de la gratuité ?

Une classe prépa au lycée Camille Jullian, à Bordeaux.
Une classe prépa au lycée Camille Jullian, à Bordeaux. © Max PPP
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Charles Carrasco , modifié à
Le gouvernement pourrait réformer le système de droits d'inscription spécifiques.

C'est la formation qui coûte le plus d'argent à l'Etat mais en même temps, celle qui permet d'accéder aux grandes écoles. Selon les informations du quotidien Le Monde, le gouvernement envisagerait de supprimer la gratuité du droit d'inscription aux classes préparatoires, au moins pour les élèves boursiers, alors que l'entrée à l'université classique coûte 181 euros.

"C'est une piste à étudier. Elle le sera sans doute en début d'année prochaine", confiait lundi l'entourage de Geneviève Fioraso, ministre de l'Enseignement supérieur. De même source, on précise qu'il y a là une question "d'équité" : "il faut que toute personne entrant dans le postbac se trouve dans la même situation". 

>> Mise à jour : "si ça devait se faire un jour, en tout cas sûrement pas pour cette rentrée (...), cela devrait être lié d'abord à une double inscription : on demanderait aux étudiants qui s'inscrivent en prépas de s'inscrire à l'université. La prépa resterait gratuite et ils paieraient les droits d'inscription à l'université", a dit Geneviève Fioraso, invitée d'Europe 1 mardi.

Entre 9 et 13 millions d'économies potentiels

Cette réforme, si elle était confirmée, permettrait à l'Etat d'engranger 9 millions d'euros si les familles d'élèves en classes prépas s'alignaient sur le prix de l'année de licence ou 13 millions si elles payaient l'équivalent d'un Master 1, soit 250 euros.

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© Max PPP

Les étudiants de section de technicien supérieur (STS), classes préparant aux brevets de technicien supérieur (BTS), pourraient être concernés et ainsi permettre à l'Etat d'économiser 16 millions d'euros supplémentaires.

Plus de 15.000€ en prépa contre 10.000 pour l'étudiant

Reste une donnée statistique à prendre en compte : les 79.000 élèves des classes prépas publiques, dont un quart sont boursiers, appartiennent aux classes plus aisées que celles des universités : 51 % sont enfants de cadres et professions intellectuelles supérieures (contre 30,6 % à l'université) et 6,3 % seulement d'ouvriers (contre 10,4 %).

Pour le gouvernement, il pourrait donc s'agir d'une mesure de justice sociale, alors que Le Monde précise que l'Etat dépense 15.240 euros pour chaque élève de prépa, contre 10.180 euros pour l'étudiant d'IUT et d'université.