Charb : "si on commence à céder..."

Pour Charb, "si on commence à céder sur un détail, c'en est fini de la liberté d'expression".
Pour Charb, "si on commence à céder sur un détail, c'en est fini de la liberté d'expression".
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Matthieu Charrier et , modifié à
INTERVIEW - Le directeur de Charlie justifie la publication de caricatures de Mahomet.

Pour lui, les dessins ne sont pas plus provocants que d’habitude. Charb, le directeur de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, a justifié au micro d’Europe 1 la publication, prévue mercredi, de dessins satiriques représentant le prophète Mahomet. "On représente Mahomet, certaines fois, comme on le fait depuis toujours, depuis vingt ans maintenant", a-t-il expliqué Charb.

"Eux, ils craignent la loi de Dieu. Nous, on craint éventuellement la loi de la République", estime Charb, pour qui "on n’a pas les mêmes préoccupations".

Des voix se sont élevées jusque dans les rangs du gouvernement mardi pour dénoncer la publication de ces caricatures en pleine flambée de violences contre le film islamophobe L’innocence des musulmans. Mais pour Charb, "si on commence à se dire ‘on ne peut pas dessiner Mahomet, ensuite il ne faudra pas dessiner des musulmans tout court".

"Ensuite, il ne faudra pas dessiner quoi ? Des cochons, des chiens ? Ensuite il ne faudra pas dessiner des êtres humains ?", poursuit-il. "Après, on vendra 16 pages blanches de Charlie Hebdo", déplore-t-il, ajoutant : "si on commence à céder sur un détail, c’en est fini de la liberté d’expression".