Bugaled : sur la piste du sous-marin

Le Bugaled Breizh a coulé le 15 janvier 2004, avec ses cinq hommes d'équipages à bord.
Le Bugaled Breizh a coulé le 15 janvier 2004, avec ses cinq hommes d'équipages à bord. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
L’avocat du fils d’une des victimes du chalutier naufragé affirme avoir de nouveaux éléments.

Le fils d’un des cinq marins morts dans le naufrage du Bugaled Breizh le 15 janvier 2004 accuse. L’avocat de Thierry Le Métayer, Me Dominique Tricaud, a annoncé jeudi avoir demandé à être reçu par les juges d'instruction nantais pour leur présenter de nouveaux éléments à charge dans ce dossier qui n'en finit plus de rebondir.

"Nous disposons d'éléments suffisants pour demander la mise en examen du commandant d'un sous-marin", a affirmé l'avocat parisien MeTricaud, sans préciser le nom et la nationalité du sous-marin en question.

"Nous en réservons la primeur aux juges d'instruction", a-t-il expliqué. "Nous n'en sommes pas au stade des preuves mais des indices concordants qui justifient une mise en examen", a-t-il relevé, sans vouloir en dire davantage.

Le Turbulent pointé du doigt

Pourtant, dans l’édition de jeudi du Telegramme, les accusations étaient plus précises. L’avocat parisien évoque l’implication du sous-marin britannique de la Royal Navy "Turbulent" qui aurait pu se trouver dans cette zone au moment des faits et se prendre dans les câbles tirant le chalut, entraînant le bâtiment par le fond.

Lors de son interrogatoire le 26 septembre 2006, son commandant Andrew Laurence Coles avait affirmé que le "Turbulent était à quai le jour où le bateau de pêche a été porté disparu et à aucun moment pendant toute la période où nous étions en mer le 16 janvier, nous n’avons plongé, ni n’avons été à proximité de la zone présumée du naufrage".

Une hypothèse également balayée par les conclusions de l'expert judiciaire, sous-marinier à la retraite, Dominique Salles.

"On va d'éclat en éclat"

Quant à l’armateur du Bugaled Breizh, Michel Douce, il s’est gardé de tout commentaire. "Je reste prudent, on va d'éclat en éclat. Je ne mets pas en doute ce qu'ils disent. Je ne sais pas si on s'approche de la vérité mais des petites choses permettent d'avancer", a-t-il remarqué.

Pour les parties civiles, la réserve est aussi de mise. "Il y a toujours eu un certain flou autour de l'action du Turbulent", a souligné jeudi l’une d’entre souhaitant conserver l'anonymat.

Seule certitude, sept ans après le naufrage au large du Cap Lizard, la présence de titane sur l’épave, un composé chimique entrant dans la peinture de certains submersibles. Le Bugaled Breizh a en effet été retrouvé par environ 80 m de fond avec, déroulés côté bâbord, 140 mètres de câble supplémentaire comportant des traces de titane.

Un élément apprécié différemment par les experts mais aussi par les parties civiles. Pour certains, il aurait pour origine un sous-marin. Pour d’autre, ce même titane entre dans la composition des peintures recouvrant les chalutiers.

Enfin, pour faire avancer le dossier, Me Tricaud pourrait demander une nouvelle "audition de Michèle Alliot-Marie", la ministre de la Défense au moment des faits. L’avocat pourrait être reçu "probablement en juillet" et "au pire" en septembre.