Brétigny : les doutes d'un expert

L’expert de la SNCF émet l’hypothèse que les boulons retrouvés sur place par les enquêteurs n'étaient peut-être pas ceux qui fixaient l’éclisse
L’expert de la SNCF émet l’hypothèse que les boulons retrouvés sur place par les enquêteurs n'étaient peut-être pas ceux qui fixaient l’éclisse © SNCF
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Frédéric Frangeul avec Mélanie Taravant , modifié à
INFO E1 - Une semaine après le drame du déraillement d'un train, un expert émet des doutes sur les boulons qui fixaient l'éclisse.

L’INFO.  Y a-t-il eu un cafouillage dans l’enquête de la SNCF sur le déraillement mortel du train à Brétigny-sur-Orge, le vendredi 12 juillet dernier. La question se pose, à en croire un document interne de la SNCF qu’Europe 1 a pu consulter. En effet, dans ce document, un expert de la compagnie ferroviaire émet de sérieux doutes sur les boulons qui ont été ramassés et mis sous scellés. Des boulons qui étaient censés maintenir en place l’éclisse à l’origine du déraillement.

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Des questions. L’expert de la SNCF émet l’hypothèse que les boulons retrouvés sur place par les enquêteurs n'étaient peut-être pas ceux qui fixaient l’éclisse. Si son hypothèse se révèle juste, deux options sont alors possibles. Soit ce sont des boulons de rechange qui ont été vissés à l’éclisse, en attendant d'avoir le bon modèle pour effectuer une réparation. Ce cas de figure se présente parfois mais il faut alors s'assurer que le modèle utilisé est compatible avec le matériel et, surtout, il doit être temporaire. Soit, et c’est la seconde possibilité, les enquêteurs ont mis sous scellés des boulons qui n'étaient pas ceux de l'éclisse. Ils se seraient alors tout simplement trompés.

Des boulons déplacés. A l’appui de son propos, l’expert de la SNCF constate que, sur les clichés pris après l’accident, les fameux écrous ne sont jamais à la même place. Ce qui prouve qu’ils ont bien été manipulés, rendant possible l’hypothèse d’un cafouillage sur le terrain.

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Trois boulons au lieu de quatre. Enfin, l’expert a observé qu'il n’y avait visiblement pas quatre, mais seulement trois boulons qui maintenaient l'éclisse en place avant l’accident. Un point qui pose la question des contrôles visuels des voies que la compagnie affirme faire. Comment ce boulon manquant a-t-il pu échapper à la vigilance du personnel chargé d’effectuer ces contrôles ? Autant de questions auxquelles la SNCF devra répondre rapidement. Trois enquêtes sont toujours en cours pour tenter d'élucider les circonstances du déraillement.