Branle-bas de combat pour SeaFrance

Dans leur malheur, les salariés de SeaFrance ont la chance d'être l'objet de toutes les attentions.
Dans leur malheur, les salariés de SeaFrance ont la chance d'être l'objet de toutes les attentions. © REUTERS
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La SNCF, Eurotunnel et deux ministres se sont mobilisés mardi pour les salariés de la compagnie.

SeaFrance est devenu un dossier prioritaire pour le gouvernement, qui en a fait le symbole de sa lutte pour l’emploi. Deux ministres ont donc consacré leur journée de mardi à ce dossier, celui de l'Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, et celui des Transports, Thierry Mariani.

"On se donne tous les moyens pour que ça ne soit pas fini", a martelé la première, mardi matin sur Europe 1, avant d'ajouter : "la liaison Calais-Douvres a un avenir, les salariés de SeaFrance ont des compétences, ils ont aussi un avenir et nous voulons être en mesure de les accompagner". Puis elle s’est rendu sur place avec Thierry Mariani pour rencontrer les salariés, tandis que la SNCF et Eurotunnel ont précisé leurs positions.

SNCF s’active pour ceux qui veulent tourner la page

Les salariés SeaFrance ont désormais deux possibilités : soit ils quittent le transport maritime pour rebondir au sein de la SNCF, soit ils tentent de continuer l’aventure sous la forme d’une coopérative ouvrière.

Aux premiers, NKM a promis que "des lettres de licenciement seront envoyées le 20 janvier", et que la "SNCF proposera un reclassement à chaque salarié, mais pas seulement à Calais".

"La SNCF va mettre à disposition, dès demain, par l'intermédiaire d'un site internet, 500 propositions d'emplois intégrées à la SNCF", et les salariés qui accepteront ces emplois "ne passeront même pas par le chômage", a complété le ministre des Transports Thierry Mariani, après avoir rencontré le président de la SNCF, Guillaume Pepy.

Eurotunnel s’adresse aux salariés tentés par une Scop

Pour les salariés qui souhaitent continuer l’activité maritime, Eurotunnel maintient son offre de soutien à la Scop. Et "si la Scop ne se créait pas, il (Eurotunnel) serait prêt à faire une offre privée, à racheter les bateaux et à recréer une activité", a promis NKM.

Eurotunnel ne délaisse donc pas ce dossier et attaque même son concurrent sur ce dossier, Louis Dreyfus Armateurs (LDA). "Nous nous montrons assez dubitatifs et interrogatifs face à la proposition de reprise portée par le danois DFDS, associé à Louis Dreyfus Armateurs (LDA) ", qui  " disposent déjà de leurs propres équipages et possèdent leurs propres équipes administratives", souligne Eurotunnel, s'interrogeant sur la possibilité d'y intégrer les salariés de SeaFrance.

Les salariés partagés entre deux humeurs

Côté syndicat, les réactions sont contrastées. "On continue d'être dans la com', au lieu d'être dans le sauvetage concret de l'emploi", a réagi Didier Cappelle, secrétaire général de la CFDT Maritime Nord, après avoir rencontré les deux ministres, jugeant cette consultation "inutile", "décidée dimanche après-midi à la galette des rois de l'Elysée".

A l’inverse, le secrétaire CFDT du CE, Eric Vercoutre, a parlé "d'une grande avancée. "Elle (NKM) a commencé à nous écouter", a-t-il souligné, avant d’ajouter : "je crois qu'on va certainement trouver une issue". Syndicats et gouvernement ont rendez-vous jeudi pour de nouvelles discussions.