Bisphénol A : danger pour les fillettes

L'anxiété, la dépression et l'hyperactivité sont les symptômes décelés chez les fillettes davantage exposées au bisphénol A
L'anxiété, la dépression et l'hyperactivité sont les symptômes décelés chez les fillettes davantage exposées au bisphénol A
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avec AFP , modifié à
Selon une étude, celles qui ont été exposées in utero présentent des troubles comportementaux.

Alors que l'Agence nationale de sécurité sanitaire a récemment révélé que le bisphénol A présente un risque de toxicité pour l'homme, une nouvelle étude souligne que les fillettes exposées à ce composant présentent davantage de troubles du comportement.

Les filles plus vulnérables que les garçons

Ces troubles, qui concernent les fillettes exposées in utero au bisphénol A, se manifestent à l'âge de 3 ans et varient en fonction du taux de ce composant dans les urines de la mère. L'anxiété, la dépression et l'hyperactivité sont les symptômes décelés chez les fillettes davantage exposées au bisphénol A durant la grossesse de la mère, selon l'étude de la très sérieuse école de santé publique de l'université Harvard.

"Cette tendance est plus prononcée pour les filles, ce qui suggère qu'elles sont plus vulnérables que les garçons à l'exposition au bisphénol A in utero", souligne l'étude publiée dans le journal Pediatrics daté de lundi.

L'étude s'appuie notamment sur les questionnaires remplis par les 244 parents interrogés sur la conduite de leurs enfants. "Aucun des enfants n'avait de comportement cliniquement anormal, mais certains d'entre eux avaient plus de troubles comportementaux que d'autres", a indiqué le principal auteur de l'étude, Joe Braun.

Vers de nouvelles recherches

Cette étude semble ainsi confirmer des enquêtes antérieures suggérant un lien entre l'exposition au bisphénol A pendant la grossesse et le comportement de l'enfant. Mais, jusqu'ici, aucune étude n'avait permis de démontrer que la période in utero constitue un moment critique au cours duquel le bisphénol A peut produire des effets néfastes.

Toutefois, pour valider cette étude des chercheurs américains et canadiens recommandent de poursuivre les recherches en élargissant l'échantillon des personnes sondées. "Il y a un débat important sur la toxicité de l'exposition à faibles taux au bisphénol A et les résultats présentés ici méritent de nouvelles recherches", souligne l'étude.

Interdit en France en 2014

Le bisphénol A, composant chimique très répandu dans les objets de la vie quotidienne, est présent dans la plupart des bouteilles en plastique rigide, des boîtes de conserve ou des cannettes. Ce composant chimique se retrouve également dans les jouets, les articles de puériculture, voire le matériel médical.

Ce composant chimique, considéré comme un perturbateur du système hormonal ou perturbateur endocrinien, fait l'objet d'études et d'expertises depuis trois ans. Des tests pratiqués outre-Atlantique ont ainsi mis en évidence le fait que 95% des échantillons d'urine collectés auprès d'adultes américains contenaient du bisphénol A à des niveaux quantifiables.

En 2010, la France a interdit la fabrication de biberons à partir du bisphénol A, les autorités européennes ont, elles, décidé d'interdire leur fabrication et leur commercialisation en juin dernier. Le composant sera interdit en France à compter de 2014 dans tous les contenants alimentaires mais dès 2013 s'agissant des produits destinés aux enfants de moins de 3 ans.