Bettencourt : perquisitions chez Sarkozy

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Fabienne Cosnay et Fabienne Le Moal , modifié à
Son domicile et son bureau ont été perquisitionnés mais rien n'a été saisi.

Le juge bordelais Jean-Michel Gentil a-t-il trouvé de quoi "accrocher" Nicolas Sarkozy dans l'affaire Bettencourt ? Le magistrat, en charge du dossier, a perquisitionné, mardi matin, deux lieux fréquentés par l'ancien chef de l'Etat : son bureau depuis qu'il a quitté l'Elysée, rue de Miromesnil dans le 8e arrondissement de Paris et le domicile de son épouse, Carla Bruni-Sarkozy, situé dans le 16e arrondissement.

Pas de saisie

Toutefois, aucune saisie n'a été effectuée dans l'ex-cabinet d'avocats de Nicolas Sarkozy selon le responsable du cabinet, Me Arnaud Claude. "Il n'y a eu aucune investigation, aucune fouille ni aucune saisie. C'était une simple visite qui a duré une dizaine de minutes et qui s'est déroulée en présence du délégué du bâtonnier", a déclaré l'avocat, d'Arnaud Claude et Associés, cabinet situé dans le VIIIe arrondissement de Paris.

S'il conserve des parts dans le cabinet, l'ancien chef de l'Etat "n'exerce plus depuis dix ans", a rappelé Me Claude.

Sarkozy est au Canada

Selon les informations d'Europe1, quatre policiers de la brigade financière accompagnaient le juge d'instruction Jean-Michel Gentil, lors de ces deux perquisitions. Ces opérations ont été menées en l'absence de Nicolas Sarkozy, "parti (lundi) en famille au Canada",  a précisé son avocat, Me Thierry Herzog. Rien n'a été saisi. Trois greffiers et deux représentants du Conseil de l’Ordre des Avocats étaient également présents. 

Selon les informations d'Europe 1, le magistrat est ensuite allé récupérer l'agenda de Nicolas Sarkozy consigné chez un huissier. Le 15 juin, l'avocat a adressé au juge une copie certifiée conforme de cet agenda pour l'année 2007, et fait placer l'original chez un huissier. Cet agenda atteste, d'après le conseil, d'une seule visite chez les Bettencourt, le 24 février 2007.

Redevenu un justiciable ordinaire depuis le 16 juin, Nicolas Sarkozy pourrait être auditionné par le juge Gentil dans l'affaire Bettencourt.  Le magistrat s'intéresse à un éventuel financement politique illicite de la campagne présidentielle de 2007. Selon Claire Thibout, l'ancienne comptable des Bettencourt, 150. 000 euros auraient été remis début 2007 à Eric Woerth, à l'époque trésorier du candidat de l'UMP. Par ailleurs, le juge Gentil s'intéresse à une visite de Nicolas Sarkozy au domicile des Bettencourt pendant la campagne présidentielle d'entre-deux-tours, toujours en 2007. Des témoins affirment que des remises d'espèces auraient été effectuées.

"Des actes inutiles", commente Me Herzog

"Ces perquisitions, alors qu'avaient été envoyés à ce magistrat, depuis 15 jours, tous les éléments nécessaires, se révèleront être, ce qu'on peut en attendre, des actes inutiles", a commenté l'avocat de Nicolas Sarkozy, qui explique avoir expédié, le 15 juin, "les extraits certifiés conformes de l'agenda de M. Nicolas Sarkozy pour l'année 2007". Ces documents démontrent selon lui "l'impossibilité absolue de prétendus 'rendez-vous secrets' avec Liliane Bettencourt".

L'avocat précise avoir, dans ce courrier, informé le juge Gentil "que la totalité des déplacements et des lieux, où s'était rendu M. Nicolas Sarkozy durant l'année 2007, l'avait été sous le contrôle des fonctionnaires de police chargés d'assurer sa sécurité". Il explique avoir de nouveau écrit au magistrat ce mardi pour lui donner l'identité de ces policiers, "afin qu'ils puissent certifier qu'il n'y a eu qu'un seul rendez-vous le 24 février 2007, à son domicile, avec M. André Bettencourt", époux défunt de Liliane Bettencourt.