Bettencourt : Me Wilhelm mis en examen

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avec AFP , modifié à
L'ancien avocat de Liliane Bettencourt est poursuivi pour "abus de faiblesse".

Il a été libéré mercredi soir mais, auparavant, Me Pascal Wilhelm a été mis en examen pour "abus de faiblesse" sur Liliane Bettencourt. Ces poursuites, prononcées mercredi soir, sont la suite des 48 heures de garde à vue qu'a subies l'avocat, ex-mandataire de la milliardaire.

Sa mise en examen ne vise pas pas l'investissement de Liliane Bettencourt dans LOV Group, a indiqué une de ces sources, mais la manière dont il a plus généralement exercé son mandat de protection auprès de l'octogénaire.

Mélange des genres

En substance, il est reproché à l'avocat un mélange des genres dans l'exercice de son mandat. D'abord pour avoir fait investir 143,7 millions d'euros à Liliane Bettencourt dans la société LOV Group de Stéphane Courbit, une entreprise diversifiée qui fait à la fois de la production musicale, des paris en ligne et de l'énergie, alors que Stéphane Courbit était un autre de ses clients.

Ensuite, pour avoir supervisé la rédaction d'un nouveau testament de Liliane Bettencourt, en août 2011, par laquelle celle-ci lègue l'ensemble de ses biens disponibles, non plus à ses petits-fils pour une grosse part comme précédemment, mais à l'Etat et à l'institut Pasteur, ainsi que dix millions d'euros à son infirmier.

200.000 euros par mois

Au Journal du Dimanche, en décembre, il avait assuré avoir accru de 150 millions d'euros la fortune de sa cliente pendant son mandat, la faisant passer (hors actions l'Oréal et assurances-vie), de 294 à 450 millions d'euros. L'avocat-mandataire admet aussi que son cabinet a touché 200.000 euros par mois et un bonus de 800.000 euros. Mais il relève que sa rémunération "avait été calculée avec la famille Meyers (la famille de la fille de Liliane Bettencourt) et ses conseils dès le début".

Il semble cependant que la justice lui reproche d'avoir beaucoup trop agi en lieu et place de sa cliente, qui souffre d'un affaiblissement de ses facultés cognitives depuis septembre 2006. Le patron de LOV Group, Stéphane Courbit, et l'ancien infirmier de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt avaient quitté libres la brigade financière à Paris dès mardi soir après quelque 36 heures de garde à vue.