Bayonne: le cas de l’urgentiste examiné

Le Conseil de l'ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques va statuer jeudi sur le cas de l'urgentiste de Bayonne.
Le Conseil de l'ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques va statuer jeudi sur le cas de l'urgentiste de Bayonne. © MAXPPP
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Marion Sauveur avec AFP , modifié à
L’Ordre des médecins statue jeudi sur d'éventuelles sanctions à l’encontre du Dr Bonnemaison.

Le Dr Nicolas Bonnemaison va-t-il être sanctionné par l’Ordre des médecins ? Le Conseil des Pyrénées-Atlantiques doit en tout cas se réunir jeudi pour se pencher sur le cas de cet urgentiste de Bayonne, soupçonné d’avoir mis fin aux jours de quatre patients. Cet organisme locale doit décider "de porter ou non plainte devant la chambre disciplinaire du conseil régional de l’Ordre des médecins, à Bordeaux".

"Soulager sans porter atteinte à la vie du patient"

"Si les actes dont la justice le soupçonne d'être l'auteur étaient démontrés, ce seraient des actes inacceptables", a commenté dans les colonnes de Sud-Ouest Marc Renoux, le président du Conseil de l’Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques, dont dépend le médecin urgentiste mis en cause. "Il faut respecter la présomption d'innocence, aborder les faits avec circonspection, mais ne pas oublier de le faire. Et ne pas oublier la loi", a-t-il par ailleurs assuré.

Le 24 août, le Conseil départemental avait d’ailleurs "rappelé avec force" les termes de la loi sur la fin de vie. Tout praticien a "l'obligation absolue de soulager toujours la douleur", mais "nous en avons tous les moyens sans porter atteinte à la vie même du patient". "Toute décision de l'abréger, plus gravement encore si ce geste est solitaire, sans réflexion collégiale et concertation avec la famille, relève d'un homicide volontaire", ajoutait ce texte.

Il ne regrette pas son geste

Le Dr Bonnemaison a été interpellé le 9 août dernier, avant d’être mis en examen trois jours plus tard. Le médecin de l’hôpital de Bayonne est soupçonné d'être à l'origine de la mort d'au moins quatre de ses patients. Ces décès sont survenus ces cinq derniers mois, le dernier étant celui d'une patiente de 92 ans, morte le 3 août.

Par le biais de son avocat Me Arnaud Dupin, le médecin urgentiste de 50 ans a notamment reconnu avoir utilisé un médicament à base de curare, qui peut entraîner la paralysie des muscles respiratoires et a affirmé "ne pas regretter son geste". Le praticien a réagi, "face à sa conscience de médecin (…) pour abréger les souffrances de quelques minutes, de quelques heures parfois, pour certaines personnes qui étaient dans son service", selon son avocat interrogé sur Europe 1.

Le médecin urgentiste a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. La Cour d’appel de Pau examinera 6 septembre prochel l’appel du parquet Bayonne sur cette remise en liberté.