Bac : un prof et son élève condamnés

Pendant une épreuve du bac 2011, une surveillante avait surpris un professeur alors qu'il était en train de donner le corrigé à un élève.
Pendant une épreuve du bac 2011, une surveillante avait surpris un professeur alors qu'il était en train de donner le corrigé à un élève. © MAXPPP
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avec AFP
En 2011, l'enseignant avait donné le corrigé d'une épreuve à son élève. 

En pleine épreuve du bac 2011, il avait fait passer le corrigé de l'épreuve à son élève. Un enseignant et un candidat ont été condamnés mardi pour fraude au baccalauréat, écopant respectivement de six et deux mois de prison avec sursis. C'est une surveillante qui avait surpris le professeur alors qu'il était en train de donner quelque chose au jeune homme, pendant l'épreuve du marketing (mercatique) du bac STG, au lycée Jean-Baptiste de la Salle,  à Lille.

Parmi les feuilles de brouillon du lycéen, le corrigé de l'épreuve avait été retrouvé. Dans un premier temps, l'affaire n'avait pas été rendue publique, selon Nord Eclair. Le professeur avait été suspendu par le rectorat et le lycéen avait été exclu. Il avait reçu un zéro au bac, une épreuve qu'il n'a pas le droit de repasser pendant deux ans.

Un geste "impulsif"

Pendant l'audience, qui s'est tenue fin mai, le jeune homme, aujourd'hui âgé de 20 ans et qui figurait à l'époque dans les premiers de sa classe, s'est défendu en assurant qu'il n'avait rien demandé à son professeur. Son avocate a plaidé qu'il n'existait pas de preuve que le lycéen ait bien utilisé le document.

Quant au professeur, âgé de 37 ans, il est dans un "état psychologique catastrophique", selon son avocat, Me Mathieu Masse. Il a reconnu avoir commis un "geste complètement impulsif" envers cet élève qu'il connaissait bien. Ami de ses parents, il lui donnait en effet des cours particuliers, note Nord Eclair.

L'organisation mise en cause

"Il n'a pas pu s'empêcher de vouloir l'aider", a estimé Me Masse, dénonçant une "erreur dans l'organisation de l'épreuve". En principe, un enseignant ne peut pas surveiller les épreuves de ses propres élèves. "S'il y avait eu un respect total de la note du ministère, ça ne serait jamais arrivé".

Cette condamnation avec sursis, inscrite au bulletin n°2 de son casier judiciaire, risque en tout cas de compromettre les projets de reconversion du professeur. Ce dernier entendait devenir magistrat ou avocat, des fonctions pour lesquelles un casier judiciaire vierge est exigé.