Algues vertes : le débat relancé

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avec agences , modifié à
Après la mort de 33 sangliers, les associations dénoncent l’aveuglement des autorités.

La découverte de 33 sangliers morts depuis début juillet dans une baie bretonne régulièrement envahie par les algues vertes, a relancé le débat en Bretagne. Le lien entre les marées vertes et la mort des sangliers n'est pour l’instant pas établi mais pas non plus exclu, selon les autorités.

Les résultats des autopsies de 8 sangliers morts retrouvés morts à proximité de l’une des plages de Morieux, dans les Côtes-d’Armor, ne sont attendus que lundi mais déjà, les environnementalistes dénoncent l'aveuglement des autorités vis-à-vis des marées vertes.

"On ne veut pas attendre un accident dramatique"

Les esprits s'échauffent d'autant plus que le phénomène dure depuis des années. Près de 32.000 m3 d'algues vertes ont été ramassés sur les plages bretonnes au 18 juillet, soit un peu plus qu'à la même période l'an dernier (28.271 m3 à la mi-juillet 2010), selon la préfecture. Les départements les plus touchés sont les Côtes d'Armor et le Finistère.

Les algues vertes prolifèrent avec l'aflux des nitrates agricoles dans certaines conditions : faibles fonds marins, eaux peu remuantes, chaleur et luminosité. Inoffensives quand elles sont fraîches, elles dégagent en se putréfiant un gaz toxique qui peut être mortel.

"La plus grande transparence"

"Qu'on ne nous dise pas que ces animaux sont morts étouffés!", a réagi Yves-Marie Le Lay, président de l'association Sauvegarde du Tregor. Selon lui, il n'y a aucun doute : la vase est toxique, car "lorsqu'on s'approche en marchant, on ouvre des petits trous par où sort de l'hydrogène sulfuré". "On ne veut pas attendre un accident dramatique", renchérit Michel Guillemot, président de l'association "Haltes aux Marées vertes" en réclamant l'intervention de l'armée pour nettoyer les plages souillées.

Le président socialiste de la région Bretagne, Jean-Yves Le Drian, est, lui, monté au créneau, mercredi, appelant à "la plus grande transparence". Nous souhaitons que les résultats d'analyse soient connus le plus rapidement possible", a affirmé le président de région, venu exprimer "solidarité et soutien" aux élus locaux.

En visite en Bretagne le 7 juillet dernier, Nicolas Sarkozy avait défendu les agriculteurs contre les "intégristes" de l'écologie en affirmant qu'ils n'étaient en rien "coupables" de la prolifération des algues vertes sur les plages bretonnes.