Alerte aux faux bailleurs sur Internet

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Alexis Toulon et Jacques Thérence
Des propriétaires niçois ont retrouvé leur appartement squatté par des locataires ayant signé un faux bail. Mais récupérer leur bien est un vrai chemin de croix.

Les arnaques sur internet fleurissent avec l’été. Dernière invention en date : des résidences secondaires sont squattées par des familles ayant signé des faux baux avec des bailleurs escrocs qui profitent de l’absence des propriétaires pour mettre leur bien en location sur leboncoin.fr. Une escroquerie bien préparée, pratiquée à Nice, qui provoque la surprise des locataires et la colère des propriétaires.

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Un bout de scotch. Tout commence par le choix de la résidence. Un immeuble impersonnel dans lequel réside une cinquantaine d’occupants, la plupart locataires et où personne ne se connaît vraiment. Certains studios sont des résidences secondaires occupées seulement une partie de l’année. « On pense que c’est quelqu’un qui est dans l’immeuble qui surveille tous les appartements qui sont vides », assure une résidente de l’un de ces immeubles au micro d’Europe 1. Les arnaqueurs posent ensuite un bout de scotch sur la serrure et si au bout de quelques jours il est toujours là, signe que l’appartement n’est pas occupé, ils enfoncent la porte.

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Une appropriation des lieux. Une fois l’appartement ouvert, les arnaqueurs le vident et le mettent à la location en ligne, notamment sur leboncoin.fr. Très rapidement, les appels affluent et le bien se retrouve loué pour l’été. Sur place, les locataires signent un bail avec le faux propriétaire, paient le loyer en liquide et s’installent, de bonne foi, dans l’appartement. Le faux bailleur, lui, disparaît dans la nature.

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Locataires et propriétaires se rencontrent. Les locataires commencent alors leurs vacances, mais inévitablement, les vrais propriétaires sont mis au courant par des voisins ou le syndic. Et là, ils débarquent en catastrophe pour récupérer leur bien. Mais ils se heurtent souvent à un mur : les occupants de l’appartement sont persuadés de pouvoir rester car ils ont payé un loyer et signé un bail et après 48 heures, les forces de l’ordre ne peuvent plus les expulser. S’engage alors des négociations. Finalement, des terrains d’entente sont souvent trouvés : à Nice, des propriétaires ont ainsi accepté d’héberger pour quinze jours les locataires dont la femme était enceinte. D’autres ont payé 500 euros pour voir partir les squatteurs malgré eux.

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