Alcool : trop de jeunes aux urgences

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Anne Le Gall avec Sophie Amsili , modifié à
INFO E1 - Les hospitalisations dues à l'alcool et à l'ivresse ont bondi de 30% en trois ans.

Le chiffre. Comas éthyliques, hépatites, cirrhoses ou encore troubles psychiques dus à l'addiction. L'alcool conduit de plus en plus de Français à l'hôpital : 400.000 en un an, soit un bond de 30 % en trois ans. Ce chiffre, alarmant, est celui d'un rapport de la Société française d'alcoologie qu'Europe 1 dévoile vendredi en exclusivité. Au total, les hospitalisations liées à l'alcool sont deux fois plus nombreuses que celles causées par le diabète ou les maladies cardiovasculaires. 

Plus de jeunes et de femmes. Pire, les séjours courts de moins de deux jours, qui concernent généralement des personnes qui ne sont pas encore alcooliques mais qui sont en train de basculer, ont même progressé de 80 % en trois ans.  Et ce sont de plus en plus souvent des jeunes et de femmes. "On  voit de plus en plus de jeunes qui se présentent aux urgences très fortement alcoolisés, qui vont rester 24 heures, parfois deux jours, pour dégriser. On les trouve aussi dans les services de réanimation", constate le Dr Damien Labarrière, médecin gastro-entérologue au CHR d'Orléans au micro d'Europe 1. "On voit également des jeunes avec des conséquences déjà très graves sur la santé, au niveau du  pancréas ou foie. Des cirrhoses qu'on ne voyait pas à l'âge de 25 ans, mais beaucoup plus tard."

Alcool ado

Or, "les consommations précoces induisent beaucoup plus de dépendance", souligne le Professeur Michel Reynaud, addictologue à l'hôpital de Villejuif et co-auteur de cette enquête. Il regrette que "le fait d'être ivre mort dans une soirée est banal" :"les cuites deviennent un titre de gloire pour un grand nombre, y compris, et c'est particulièrement inquiétant, chez les jeunes femmes."

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Les professionnels demandent un suivi. Pour faire face à cette hausse, les professionnels demandent des moyens supplémentaires. Il faudrait notamment renforcer la présence d'alcoologues dans les services d'urgence pour éviter qu'une personne venue pour un dégrisement ou coma éthylique ne reparte sans suivi. Ce qui arrive aujourd'hui dans la plupart des cas.