Affaire Tron : la confrontation

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avec Guillaume Biet
Les deux plaignantes seront jeudi face à leur agresseur présumé.

C'est une journée cruciale dans l'affaire de viols et d'agressions sexuelles concernant Georges Tron. Pour la première fois depuis le début de cette affaire - il y a près d'un an - le député-maire UMP de Draveil, dans l'Essonne, va se retrouver confronté à ses deux accusatrices, jeudi, dans le bureau des deux juges d'instruction d'Evry.

Le face-à-face

La version de Georges Tron, qui nie les faits et met en avant la thèse du complot fomenté par le Front National, sera opposée à celle des plaignantes, Eva Loubrieu et Virginie Faux, anciennes employées municipales. Deux plaignantes qui l'accusent de viols, pratiqués sous couvert de réflexologie, qui consiste à soigner les tensions par des pressions à certains endroits, du pied notamment.

L'élu fustige les "mensonges éhontés des deux plaignantes". Me Olivier Schnerb, avocat de Georges Tron, attend d'ailleurs de cette confrontation qu'elle "confirme le caractère mensonger des accusations, déjà établi par l'instruction".

"C'est insupportable"

Mais pour Eva Loubrieu, cette confrontation doit permettre de "confondre" Georges Tron "face à sa thèse complètement surréaliste de complot, ses contradictions, ses aberrations, son discours qui ne tient pas la route plus de vingt secondes". "Il y a des témoins, des pièces au dossier. Notre reconstruction ne passera que par la reconnaissance de cette situation", avance-t-elle. Pour les deux plaignantes, "savoir qu'il va être à côté de nous, on en est malades, c'est insupportable".

Selon une source proche de l'enquête, l'adjointe de Georges Tron à la culture, également mise en examen pour viols et agressions sexuelles, ne sera pas présente jeudi. La confrontation entre les trois femmes aura lieu le 21 juin. La confrontation est généralement l'un des derniers actes effectués avant la clôture de l'instruction.

L'affaire remonte à 2011. Georges Tron, 54 ans, avait été mis en examen le 22 juin pour viols et agressions sexuelles en réunion et par personne ayant autorité. Des faits qui auraient eu lieu entre 2007 et 2010. Son adjointe à la culture avait également été mise en examen, pour viols et agressions sexuelles en réunion. Tous deux ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.

Un complot ?

La défense de l'ex-secrétaire d'Etat avait estimé en janvier dernier, que l'affaire avait "basculé" en sa faveur après la fuite, dans la presse, d'extraits d'audition des plaignantes, des expertises psychologiques menées sur elles et d'un enregistrement pirate remis à la justice.

Ces documents montraient notamment des incohérences dans la chronologie des événements et étayeraient, selon la défense, la thèse d'un complot.

Les deux femmes avaient déposé une requête d'annulation des expertises psychologiques les concernant et qui, selon la défense de l'ancien secrétaire d'Etat, les fragilisent. Le parquet en a demandé la validation. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris doit rendre le 14 mai sa décision sur ce point de la procédure.

Le député-maire de Draveil avait démissionné de son poste de secrétaire d'Etat à la Fonction publique dès le 29 mai 2011, après que ces accusations avaient été rendues publiques. Lors du dernier conseil municipal de Draveil, le 2 avril, le candidat à sa réélection dans la 9e circonscription de l'Essonne lors des élections législatives de juin prochain avait promis de s'expliquer publiquement sur cette affaire.