Affaire Treiber : les complices condamnés

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avec AFP , modifié à
Quatre personnes écopent de peines de prison pour avoir aidé dans sa fuite le meurtrier présumé.

De quatre mois avec sursis à 18 mois ferme. Telles sont les condamnations annoncées jeudi à l'encontre des quatre complices de Jean-Louis Treiber, accusés d'avoir aidé le meurtrier présumé de Katia Lherbier et Géraldine Giraud lors de sa fuite fin 2009.

Considérés comme "les plus impliqués", Régis Charpentier et son ami Michel Huys ont été condamnés respectivement à 2 ans de prison, dont 6 mois avec sursis, et 18 mois d'emprisonnement, dont 6 avec sursis.

A l'encontre de Marie-Thérèse Fournier, qui, selon le parquet, "a suivi Michel Huys" son ex-compagnon, et Christian Top, "le moins impliqué", le tribunal a prononcé des peines respectives de 8 mois et 4 mois de prison avec sursis.

Les réquisitions du ministère public suivies

"Comment trois citoyens normaux peuvent, du jour au lendemain, basculer de l'autre côté et aider un évadé qui est poursuivi pour deux assassinats ?", s'était interrogé le procureur de la République à Auxerre, François Pérain, durant ses réquisitions.

Le tribunal a quasiment suivi à la lettre les réquisitions du ministère public qui allaient de 6 mois avec sursis à 2 ans de prison ferme.

"Laisser une chance de s'en sortir"

Un peu plus tôt, Michel Huys avait apporté une réponse à la question du procureur. Il voulait "laisser une chance de s'en sortir" à Jean-Louis Treiber, alors en pleine cavale.

Avec son ex-compagne Marie-Thérèse Fournier, Régis Charpentier et Christian Top, Michel Ruys était poursuivi pour "recel de malfaiteur" pour avoir aidé Jean-Louis Treiber, à des degrés divers, lors de sa fuite de dix semaines de la maison d'arrêt d'Auxerre, entre le 8 septembre et le 20 novembre 2009.

"Je ne peux pas dire que je regrette"

"Je pense qu'on devait lui laisser une chance de trouver quelque chose pour s'en sortir. C'est une démarche interdite ce qu'on a fait. Il espérait un élément, ou dix ou vingt à sa décharge. C'est ce que je sais", s'était justifié Michel Huys.

"Je ne peux pas dire que je regrette. Cet homme s'est suicidé trois mois après sa réincarcération. Si j'avais appelé la gendarmerie le lendemain et qu'on en était arrivé au même point, ça aurait été à cause de moi !", avait ajouté l'homme de 59 ans pour justifier son aide.

Jean-Louis Treiber s'est en effet pendu le 20 février 2010 dans sa cellule de Fleury-Mérogis, quelques semaines avant son procès.

L'ancienne compagne de Michel Huys a elle aussi plaidé l'empathie. "Quand je l'ai vu dans cet état lamentable, je me suis laissée guider par ma conscience", a déclaré Thérèse Fournier, 62 ans.