Accro au poker, il attaque l'Etat

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avec AFP , modifié à
Le joueur réclame des dommages et intérêts à l'Etat pour ne pas l'avoir assez protégé.

C'est une première judiciaire. Jeudi, le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne examinera le cas d'un habitant de Reims qui demande 100.000 euros de dommages et intérêts à l'Etat pour ne pas l'avoir suffisamment protégé de son addiction au poker.

A la demande de l'intéressé, le ministère de l'Intérieur s'était engagé, à l'été 2010, à interdire à cet homme de 37 ans tout accès aux salles de jeu et aux sites de poker en ligne. Mais en raison d'une erreur technique du ministère, cette interdiction n'a jamais été appliquée et l'addict au poker a continué à jouer et ... à perdre.

Quand les sites de poker en ligne lui ont réclamé ses dettes, l'homme a invoqué son interdiction de jeu et s'est alors rendu compte de l'erreur administrative commise par le ministère. "Les services du ministère ont été négligents et inefficaces", estime Emmanuel Ludot, l'avocat du plaignant, au micro d'Europe 1. "Un addict à ce type de jeu peut avoir des envies et pulsions incontrôlées à tout moment du jour et de la nuit". Pour l'avocat, l'Etat doit donc réparer le préjudice moral et psychologique subi par son client.

Que contient le fichier du ministère de l'Intérieur ?

Depuis la loi de mai 2010 ouvrant le marché des jeux en ligne à la concurrence, les sites de jeux agréés en France doivent interroger le fichier du ministère de l'Intérieur avant d'autoriser l'inscription d'un joueur. Ce fichier compte actuellement quelque 36.000 noms. Il est alimenté en grande majorité par les noms des joueurs qui souhaitent se faire interdire volontairement et par les joueurs qui se voient interdire de casino en raison de problème de comportements ou de triches.