A Nantes, le père est descendu de sa grue

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avec agences , modifié à
Serge Charnay s'est pourtant dit déçu de la rencontre entre les associations et deux ministres.

La phrase. "Je me tire, j'ai fait ce que j'avais à faire." Après trois jours passés au sommet d'une grue à Nantes pour attirer l'attention sur le sort des pères divorcés, Serge Charnay a décidé de descendre. L'homme avait indiqué auparavant qu'il quitterait la grue après la rencontre entre les associations de défense des droits des pères et les ministres de la Justice, Christiane Taubira, et de la Famille, Dominique Bertinotti.

"Merci Serge !". Applaudi par plusieurs pères dans la même situation que lui à son arrivée au pied de la grue, Serge Charnay leur a lancé "ce n'est pas fini, loin de là !". "Je ne suis monté que pour la cause des pères, pas pour mon cas personnel", a-t-il assuré devant les caméras, indiquant qu'il était "épuisé". "Pour faire faire des économies au ministère de la Justice, il suffit d'appliquer d'office la garde partagée", a encore proposé Serge Charnay.

"Baladés par des femmes ministres". Serge Charnay, qui réclame le rétablissement de son droit de visite auprès de son fils qui lui a été retiré après une condamnation, a fustigé la réunion entre les ministres et les associations de pères. "On se fait encore balader par des femmes ministres qui n'en ont rien à faire" des pères divorcés, a-t-il dénoncé lundi sur BFM TV alors qu'il était encore sur la grue. "Madame Taubira annonce clairement qu'il n'y aura pas de révolution", a-t-il ajouté.

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Les ministres pour plus de médiation. Christiane Taubira et Dominique Bertinotti ont en effet annoncé après la rencontre avec les associations que ces dernières jugeaient "les lois satisfaisantes" et se contentaient de "contester la façon dont les jugements sont prononcés". Les deux ministres se sont donc prononcées pour un développement de la médiation. Cette voie "existe déjà dans nos procédures, mais c'est peu inscrit dans notre culture", a expliqué la Garde des Sceaux. Les couples en instance de divorce n'y ont recours que dans "4% des cas", a précisé la ministre de la Famille.

"Qu'on arrête de parler des femmes". "Cette solution n'est pas la bonne", a pour sa part estimé Serge Charnay. Mais le père de famille s'est dit satisfait d'avoir attiré l'attention des médias et du gouvernement sur les pères divorcés. "Cette action a servi à faire prendre conscience à ceux qui le voulait bien qu'il y a des papas dans une souffrance énorme. Maintenant c'est aux médias de ne pas oublier et qu'on arrête de parler des femmes", a-t-il demandé du haut de la grue.

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Suite à son action, les autorités ont proposé ce week-end à Serge Charnay de déposer lundi matin "une requête expresse au tribunal pour réexaminer sa situation", mais il a dit se méfier du fonctionnement de l'institution judiciaire.