500 euros requis contre le "maire gifleur"

Maurice Boisart a évoqué vendredi, avant que le procès ne commence, une "gifle pédagogique". Il affirme avoir "reçu le soutien d'élus de 90 communes".
Maurice Boisart a évoqué vendredi, avant que le procès ne commence, une "gifle pédagogique". Il affirme avoir "reçu le soutien d'élus de 90 communes". © Maxppp
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et Lionel Gougelot , modifié à
Maurice Boisart a été jugé vendredi pour avoir giflé un ado de sa commune.

Il y a un an, le maire de Cousolre, petite commune nordiste près de Maubeuge, avait refusé de régler cette affaire en toute discrétion. Maurice Boisart a donc comparu vendredi devant le tribunal correctionnel d'Avesnes-sur-Helpe pour avoir giflé un adolescent qui l'aurait insulté et menacé en août 2010. Le procureur a requis 500 euros d'amende pour "violence par personne dépositaire de l'autorité publique", selon les informations recueillies par Europe 1.

"Un maire n’a pas le droit de distribuer des gifles en toute impunité aux gosses de sa commune", a-t-il expliqué, dénonçant également la volonté du maire de transformer une infraction en combat politique. Le jugement a été mis en délibéré.

L'élu accusait le coup à la sortie de l'audience. "C’est une gifle qui coûte cher. Il a été dur, il a été très, très dur. Il ne m’a pas épargné", a-t-il réagi. "Si je suis condamné, ça veut dire que les jeunes demain ils peuvent faire ce qu’ils veulent. Ils pourront tout casser. Si c’est pour se retrouver au tribunal et subir des condamnations, on va faire marcher les assurances, c’est tout", a-t-il prévenu.

"Il avait dépassé la limite"

Retour sur les faits : l'adolescent de 15 ans avait escaladé un grillage récemment construit par la municipalité, pour récupérer un ballon tombé dans un terrain communal. Le maire de Cousolre, 62 ans, maintient que, ce jour-là, il a eu le réflexe d'un père de famille qui voulait en quelque sorte remettre un "sale gosse" dans le droit chemin. Une énième dégradation sur un terrain communal, des insultes…Maurice Boisart est sorti de ses gonds.

Maurice Boisart avait, après les faits, reçu des milliers de messages de soutien de toute la France et d'élus locaux qui se sentent concernés par son affaire et scandalisés par la plainte déposée par le père de l'adolescent. 

"J'ai envie qu'il paye"

Mais l'adolescent giflé, lui, n'en démord pas. "Lui, il dit que je l'ai insulté avant. Mais je ne l'ai pas insulté avant. Il m'a mis la gifle, après je l'ai insulté", explique Pierre au micro d'Europe 1. L'adolescent n'accepte toujours pas d'avoir été frappé : "j'ai envie qu'il paye quand même, au minimum qu'il vienne s'excuser. Après, la gifle, je veux quand même pas l'oublier", lâche-t-il.

Son père, avant le procès, avait expliqué sa démarche. "On est des citoyens pas des sujets. On n'a pas à s’écraser comme ça", avait-il lancé au muicro d'Europe 1. "Comme tout père qui se respecte, je ne supporte pas qu’on frappe mes enfants. Je n’ai jamais levé la main sur eux, alors ce n’est pas à lui de le faire", avait-il déclaré.