Vers un procès de l'assassin de Valentin

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avec Pierre de Cossette , modifié à
Les experts n'ont pas reconnu son irresponsabilité. Il devrait être renvoyé devant les assises de l'Ain.

Le rapport rédigé par quatre experts psychiatres, qui ont étudié la santé mentale de Stéphane Moitoiret, le marginal soupçonné de l'assassinat de Valentin, n'a pas conclu à son "irresponsabilité", a annoncé mardi le parquet. Conséquence : la procureure de la République de Bourg-en-Bresse va demander son renvoi devant les assises de l'Ain. La décision finale appartient à la juge d'instruction. Mais pour la famille de Valentin, c'est déjà un soulagement.

"Une atténuation de la responsabilité"

"Ce rapport ne conclut pas à l'irresponsabilité mais à l'altération des facultés mentales de Stéphane Moitoiret. C'est une atténuation de la responsabilité mais pas une abolition", a précisé Marie-Christine Tarrare, la procureure de la République.

Auparavant, deux autres collèges d'experts s'étaient prononcés sur la santé mentale de Stéphane Moitoiret au moment des faits. Avec à chaque fois des avis différents et partagés. Le dernier rapport rendu est, lui, sans ambigüité. Surtout, d'après la mère de Valentin, il a été réalisé après la reconstitution du meurtre, durant laquelle la "lucidité" de Stéphane Moitoiret est apparue.

L'annonce de ce procès probable, "ça a été vraiment un énorme soulagement", confie la mère de Valentin, au micro d'Europe 1. Soignée pour une dépression, elle parle d'"un poids en moins sur les épaules". Un procès, "c’est ce qu’on voulait, on n’a jamais parlé de vengeance", ajoute-t-elle.

"On va continuer à vivre", souffle Véronique Crémault :

Un procès en 2011 ?

Le 28 juillet 2008, Valentin Crémault, 11 ans, a été retrouvé assassiné d'une quarantaine de coups de couteau alors qu'il faisait du vélo à Lagnieu, dans l'Ain. Stéphane Moitoiret avait avoué le crime à sa compagne, Noëlla Hégo, avant son arrestation en Ardèche quelques jours après le drame. Il n'a cependant jamais reconnu formellement les faits devant les enquêteurs.

Mis en examen pour assassinat sur mineur avec acte de barbarie, Stéphane Moitoiret, 41 ans, est écroué depuis le mois d'août 2008. Noëlla Hégo, dont la responsabilité pénale a aussi été confirmée, est quant à elle poursuivie pour non-empêchement de crime, dissimulation de preuve et non-dénonciation. Leur procès, s'il est confirmé, pourrait avoir lieu au premier semestre 2011.