Treiber s'est suicidé en prison

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L'unique accusé de l'affaire Giraud- Lherbier s'est donné la mort samedi matin, à Fleuris-Mérogis.

Jean-Pierre Treiber a été retrouvé pendu, avec ses draps, samedi dans sa cellule à Fleuris-Mérogis.

Il devait être jugé à partir du 20 avril par la cour d'assises de l'Yonne. Son suicide met fin à l'action de la justice : il n'y aura pas de procès dans l'affaire Giraud-Lherbier.

Au cours de la ronde de 7h

"Le corps a été découvert par des surveillants pénitentiaires à 7h à l'occasion d'une ronde", a révélé Guillaume Didier, le porte-parole de la Chancellerie. "Cette ronde a lieu toute les heures et rien d'anormal n'avait été remarqué lors de celle de 6h", a-t-il précisé.

Jean-Pierre Treiber était seul en cellule, dans un quartier d'isolement, car il faisait l'objet d'une "surveillance renforcée", notamment en raison de sa récente évasion.

Une enquête judiciaire a été ouverte et la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a ordonné parallèlement une enquête administrative. Elle a été confiée à la brigade de recherche d'Evry qui a déjà procédé à l'audition de plusieurs membres du personnel pénitentiaire.

Suicide par pendaison

L'autopsie pratiquée dimanche sur le corps de Jean-Pierre Treiber, à Evry dans l'Essonne, a confirmé la mort par asphyxie et le suicide par pendaison. Le résultat des analyses toxicologiques sera connu dans la semaine.

Il aurait laissé un message

Avant de mettre fin à ses jours, l'ancien garde forestier a laissé un message, écrit sur la chemise dans laquelle Jean-Pierre Treiber rangeait son courrier. "J'en ai marre d'être pris pour un assassin et d'être privé de ceux qui me manquent. JP", peut-on lire sur ce mot, selon des informations obtenues par Europe 1.

Sa famille informée par les médias

Dans l'immédiat, sa mort n'a pas été annoncée à sa famille, selon la soeur aînée de Jean-Pierre Treiber, jointe par RTL. "Je suis très en colère, parce que je suis chez mes parents, ils ont appris la nouvelle par les journalistes. On n'a aucune nouvelle officielle. Je trouve que c'est pire qu'indécent", assurait-elle, samedi en fin de matinée.

L'unique accusé de l'affaire Giraud

Jean-Pierre Treiber était l'unique accusé du double assassinat de Géraldine Giraud et Katia Lherbier en 2004. Les corps des deux amies avaient été retrouvés au fond d'un puisard à Villeneuve-sur-Yonne, dans la propriété de Jean-Pierre Treiber.

Il avait été renvoyé devant les assises d'Auxerre pour "enlèvements et assassinats" alors que la tante de Géraldine Giraud, Marie-Christine Van Kempen, mise en examen pour "complicité d'assassinats", avait elle bénéficié d'un non-lieu.

Malgré des éléments à charge accablants - il avait notamment utilisé les cartes bancaires des deux victimes -, Jean-Pierre Treiber, écroué depuis 2004, n'a jamais cessé de clamer son innocence.

Il s'était évadé le 8 septembre 2009 de la maison d'arrêt d'Auxerre et avait été repris le 20 novembre à Melun, au terme d'une cavale rocambolesque dont la forte médiatisation avait été dénoncée par la police et la justice, tournées en dérision. Il était incarcéré à Fleury-Mérogis depuis cette date.

"C'était ça ou je m'accrochais"

En décembre, lors de son audition devant une juge d'instruction d'Auxerre, Jean-Pierre Treiber "s'est expliqué sur la façon dont il s'est évadé, sur ses motivations, indiquant notamment "C'était ça ou je m'accrochais" ", avait raconté son avocat Me Eric Dupond-Moretti, évoquant un projet suicidaire que son client aurait mûri en prison.

Pensez-vous que son suicide aurait pu être évité ?