Tireur de Paris : comment travaille la police ?

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avec Wendy Bouchard , modifié à
INTERVIEW E1 - Claude Cancès, ancien directeur de la police judiciaire parisienne, le 36, nous éclaire.

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surveillance, photographies, contrôles. Depuis lundi et la violente attaque par balles dont a été victime un assistant-photographe à Libération, la police judiciaire parisienne est à la recherche du "tireur de Paris". Comment travaillent les services du 36 quai des Orfèvres ? Claude Cancès, ancien Directeur Régional de la Police Judiciaire de Paris, était l'invité d'Europe 1 mardi. Il nous explique comment ses ex-collègues mènent leurs investigations.

Quels moyens sont déployés pour arrêter le tireur ? Il a en face de lui tout une équipe de gens très compétents. La brigade criminelle mais aussi tous les policiers de la région parisienne qui sont mobilisés. Il y a une image qui me vient tout de suite à l'esprit : si vous avez l'occasion de  passer devant le 36 quai des Orfèvres, vous allez voir, au deuxième étages, quatre lumières qui brillent nuit et jour. C'est l'état-major de la police judiciaire et ces lumières vont rester allumées tout le temps de cette affaire-là, jusqu'à l'arrestation du tireur. Tous les 'flics' de Paris sont mobilisés. Un exemple concret : une information susceptible d'être exploitée sur le terrain arrive à la brigade criminelle, au 36 quai des Orfèvres. Elle est immédiatement répercutée vers tous les policiers qui sont sur le terrain à Paris, en banlieue et où cela est nécessaire.

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Quel est l'importance du travail sur la vidéosurveillance ? Il est fondamental. Il y a au départ l'enquête classique : les constatations sur les lieux, la balistique. Peut-être que mes collègues ont déjà relevé des indices sur les lieux où s'est manifesté ce tireur. La voiture de l'homme qui a été pris en otage et des éléments sont exploités. Il faut bien savoir que les enquêteurs, sous la houlette du procureur de la République, donnent certaines informations et en retiennent d'autres, qui vont faire évoluer l'enquête. Il y a tellement d'indices matériels, de photographies, de témoignages, que je suis convaincu que mes collègues vont arriver assez rapidement à arrêter cet individu.

>> L'interview de Claude Cancès :

"Tireur fou": comment travaille la police?par Europe1fr

L'appel à témoins n'est-il pas contre-productif ? Beaucoup de gens travaillent sur cette affaire. Les renseignements qui sont dès le départ erronés ou farfelus sont éliminés. En revanche dès qu'un petit renseignement parait tenir la route, une équipe part sur le terrain pour vérifier et creuser cette information.

Le tireur est-il un homme isolé ? On échafaude tous des hypothèses, avant d'être des policiers nous sommes des hommes et on ne peut pas s'en empêcher. Mais on essaye d'écarter les hypothèses pour s'en tenir aux faits et tirer la ficelle qui va faire avancer l'enquête.

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