"Terrible de mourir pour son entreprise"

"Bruno était en manque de reconnaissance. Il avait un sentiment profond d'injustice", confie Alain, un ami du cadre de La Poste qui s'est suicidé dimanche à Trégunc.
"Bruno était en manque de reconnaissance. Il avait un sentiment profond d'injustice", confie Alain, un ami du cadre de La Poste qui s'est suicidé dimanche à Trégunc. © Max PPP
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FF avec François Coulon , modifié à
- Un ami du cadre de La Poste qui s'est suicidé avait prévenu sa hiérarchie.

"On n'a rien fait. Personne de la hiérarchie n'a appelé Bruno pour lui demander comment il allait". Alain, un ami du cadre de La Poste qui s’est suicidé dimanche sur son lieu de travail à Trégunc, est en colère après le drame.

"Bruno, c'est un ancien directeur d'établissement, un gars brillant", relève son ami au micro d’Europe 1. "Pour des motifs pas très bien discernés, il a été débarqué de son poste, s'en est suivi un burn out, une grosse dépression", raconte ce professionnel qui vient lui aussi de se mettre en disponibilité.

"La pression en permanence"

Alain pointe du doigt les conditions de travail à La Poste pour expliquer le geste désespéré de son ami. "Depuis quatre ans, on nous fout la pression en permanence", témoigne-t-il. Concernant son ami, il affirme avoir alerté ses supérieurs sur la nécessité d’agir. "J'ai prévenu ma hiérarchie en juin dernier. Bruno, il était en manque de reconnaissance", soutient-il. "Il avait un sentiment profond d'injustice"

"Je suis catastrophé de voir qu'on arrive à ça, qu'on retrouve un gars pendu sur son lieu de travail, déplore Alain. "C'est terrible d'arriver à mourir pour son entreprise. J'espère qu'on ne suit pas le modèle de France Télécom", confie-t-il. En guise de leçon, Alain prodigue ce simple conseil : "il va falloir qu'on se tourne vers l'humain, qu'on écoute un peu les gens".