Stains : qui est responsable ?

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avec Guillaume Biet , modifié à
Le lieu de culte évangélique où une fillette est morte dimanche n'était pas conforme depuis 2008.

L'enquête se poursuit après le drame de Stains, en Seine-Saint-Denis. Deux jours après l’effondrement du plancher d'un lieu de culte évangélique dans lequel une fillette de 6 ans est morte et 34 personnes ont été blessées, deux hommes ont passé une deuxième nuit en garde à vue. Le propriétaire du bâtiment ainsi que le pasteur qui organisait les cérémonies sont toujours interrogés par la police judiciaire pour tenter d'établir d'éventuelles responsabilités.

"A l'issue des gardes à vue, dès demain, le parquet va ouvrir une information judiciaire" et saisir un juge d'instruction, a indiqué le procureur adjoint de la République de Bobigny, Anne Kostomaroff. Outre une évaluation du "préjudice des victimes", le juge aura pour but d'établir "la chaîne des responsabilités", selon la magistrate.

Une procédure lancée en 2010

Selon les premiers éléments de l'enquête, le propriétaire du bâtiment était bien dans l'illégalité. Dès 2008, la mairie de Stains avait constaté qu'il avait construit un étage supplémentaire, sans autorisation. Procès verbal à l'appui, la municipalité lui a demandé de se mettre en conformité. En vain. En juillet 2010, la procédure est envoyée au tribunal de Bobigny qui aujourd'hui en cherche la trace.

En attendant cette décision de justice, le maire de Stains, Michel Beaumale, aurait pu prendre un arrêté pour faire fermer ce lieu. L'élu affirme qu'il ne l'a pas fait parce que personne, au sein de la municipalité, ne savait que ce bâtiment était loué par une église évangélique pour y accueillir des fidèles.

Un parquet en bois aggloméré

Aucune commission de sécurité n'y a donc mis les pieds. Si un expert était venu, il se serait inquiété de la structure du parquet, fait de simples plaques de bois aggloméré et donc totalement inadapté pour accueillir plusieurs dizaines de personnes. Dimanche, c'est en effet sous le poids des fidèles, qu'une poutre maîtresse a rompu et que le centre du plancher s'est effondré sur une centaine de mètres carrés.

Le parquet de Bobigny devrait ouvrir une information judiciaire mardi dans l'après-midi.