St-Nazaire : le suivi de la famille en question

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Cécile Bouanchaud, Frédéric Frangeul avec François Coulon et Quentin Moreau , modifié à
La question est posée après la découverte, samedi, d'une famille vivant recluse depuis des années.

Le Conseil général de Loire-Atlantique, qui connaissait la famille vivant recluse depuis plusieurs années, est-il responsable d'une carence d'intervention ? C'est la question posée après la découverte, samedi, par les pompiers, d'une famille vivant recluse depuis des années dans un appartement insalubre, au deuxième étage d'un immeuble HLM de Saint-Nazaire.

D'autant que, selon les informations d'Europe 1, un signalement été opéré en 2006 par un médecin scolaire concernant la plus jeune des filles du couple. Alors âgée de 13 ans, cet enfant affirmait avoir été victime d'attouchement. Le médecin scolaire a transmis ce signalement au commissariat de police et au parquet de Saint-Nazaire. Après enquête, la suspicion d'attouchement a finalement été classée sans suite par le parquet.

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Aucune alerte concernant la famille. Selon le Conseil général de Loire-Atlantique, chargé de l'enfance, la famille était en effet "connue" des services du département. Pourtant, aucun signalement n'a été déclenché à la suite de la déscolarisation des quatre enfants âgés de 14 ans, 17 ans, 19 ans et 20 ans et dont certains présentent des déficiences mentales.

09.01 L'immeuble de Saint-Nazaire où une famille a vécu recluse pendant plusieurs années. 930620

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De son coté, l'office HLM chargé de la gestion de l'appartement où a été découverte la famille affirme à Presse-Océan n'avoir eu "aucun signal d’alerte les concernant" et précise que lorsque c'est le cas l'office fait "remonter les informations à qui de droit : les services sociaux ou la justice." Même son de cloche auprès de la municipalité de la ville de Saint-Nazaire. Jeanne Hottlard, maire adjointe de Saint-Nazaire chargée de la famille, assure au micro d'Europe 1, "ne jamais avoir connu" cette famille et "avoir découvert la situation ces jours-ci".

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Des demandes il y a plusieurs années. Seule information : la famille s'était manifestée il y a plusieurs années auprès du centre communal d'action sociale. "La famille avait fait des demandes d'aide au centre communal d'action sociale, pour l'aide aux transports, l'aide à l'accès aux piscines, depuis il n'y avait rien", assure l'élue. Cette dernière nie également toute négligence de suivie de la famille. "Nous n'avons pas d'obligation d'accompagnement des familles. Nous n'avions pas de moyen d'avoir des nouvelles et nous ne sommes pas chargés de surveiller toutes les familles, insiste Jeanne Hottlard.

"Un drame humain". L'adjointe au maire promet que la municipalité va suivre de près le dossier et "aider les enfants à leur sortie de l'hôpital". La mère a, quant à elle, été placée en garde à vue lundi et libérée mardi pour rejoindre ses enfants. Un cinquième enfant, une fille aînée qui ne résidait plus au domicile familial, a elle aussi été entendue par les enquêteurs. Le père de 51 ans a été interné dans un hôpital psychiatrique. "Nous ne savons pas du tout ce qu'il s'est passé. Pour moi c'est un drame humain", résume-t-elle.