Sète : deux des blessés sont morts

Le boulevard Verdun, à Sète.
Le boulevard Verdun, à Sète. © CAPTURE GOOGLE MAP
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AW avec AFP et Benjamin Peter , modifié à
L'homme suspecté d'avoir tiré sur 4 personnes dans la nuit de vendredi à samedi a reconnu les faits.

C'est un drame de voisinage qui s'est déroulé dans la nuit de vendredi à samedi, dans le centre de Sète, dans l'Hérault. Hors de lui à cause du bruit fait par ses voisins, un homme de 49 ans est monté à leur appartement où se déroulait une fête et a ouvert le feu avec un pistolet automatique de gros calibre. Deux des victimes sont décédées des suites de leurs blessures samedi soir. Le parquet doit ouvrir dimanche une information judiciaire pour assassinat et tentative d'assassinats.

"Je retourne chez moi et je descends vous tuer"

Vers 2 heures du matin, le suspect est descendu, excédé par le bruit, demander à ses voisins de baisser la musique. Devant le refus du locataire des lieux, il aurait lancé : "je retourne chez moi et je descends vous tuer", d'après ses première déclarations en garde à vue, a précisé le procureur. Il est alors remonté chez lui avant de revenir, armé d'un pistolet de gros calibre (11,43 mm) avec lequel il a tiré à 7 reprises sur quatre personnes.

Deux hommes sont morts de leurs blessures dans la soirée de samedi. Il s'agit d'un homme de 42 ans, qui était la dernière personne sur laquelle le tireur a fait feu et du locataire, âgé de 36 ans, de l'appartement où se déroulait la fête. Il était, lui, la première personne sur laquelle le tireur a fait feu.

Les deux autres victimes des coups de feu sont toujours à l'hôpital, l'une d'elle, une femme, était samedi en début de soirée toujours entre la vie et la mort. Un enfant de 3 ans, qui dormait dans l'appartement ainsi qu'un couple, qui a réussi à se cacher sous une table, sont eux sortis indemnes de la fusillade.

Tirés "comme des lapins" dans la rue

L'une des victimes a été retrouvée grièvement blessée dans l'appartement. Les autres pourchassées par le tireur alors qu'elles avaient réussi à quitter l'appartement ont été blessées l'une dans le couloir, les autres tirées "comme des lapins" dans la rue, selon une source policière. Des traces de sang ont été découvertes sur les portes des appartements situés sur le palier.

Deux autres personnes présentes à la fête ont réussi à échapper aux balles et n'ont pas été atteintes. C'est l'un des blessés, atteint pourtant de deux balles, qui a réussi à appeler les secours avant de s'écrouler à quelques centaines de mètres de la résidence. Une trentaine de pompiers se sont alors rendus sur place. Selon une source policière, un contentieux portant sur le bruit l'avait déjà opposé à son voisin âgé de 32 ans qui figure parmi les blessés graves.

Un voisin taciturne et fuyant

Après les faits, l'homme s'est retranché à son domicile, où il a été interpellé sans incident et placé en garde à vue. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle du SRPJ de Montpellier. Les analyses des prises de sang effectuées pour déterminer s'il était en état d'ébriété ou sous l'emprise de stupéfiants sont en cours et les résultats n'étaient pas connus. Le suspect est décrit pas ses voisins comme un homme vivant seul, taciturne, fuyant, qui n'entretenait pas beaucoup de relations avec ses voisins dans cette résidence tranquille de trois étages.

Lors de sa garde à vue, le suspect a déclaré aux policiers qu'il prenait des médicaments "parce qu'il ne dormait plus", depuis que ses horaires de travail avaient été modifiés. Collecteur d'encombrants pour la communauté d'agglomération du bassin de Thau, l'homme devait se lever à 4h du matin depuis plus d'un an, et devait se lever à la même heure pour aller travailler ce samedi. Excédé, épuisé, il a également expliqué avoir agi "un peu inconscient". En voyant le sang des victimes, il aurait, selon ses dires, retrouvé ses esprits et arrêté de tirer avant de rentrer chez lui pour "attendre la police".

Le suspect a été ramené par les enquêteurs sur les lieux samedi matin vers 09h30 afin de déterminer l'enchaînement des faits. Son appartement a été perquisitionné. La police a retrouvé six armes, dont celle utilisée vendredi, ainsi que 5000 munitions. Le suspect, instructeur dans un centre de tir, possédait légalement ces armes.