Ses agresseurs reviennent, elle tente de se suicider

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avec Sandrine Prioul , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Une retraitée de 58 ans est "prisonnière chez elle" depuis son agression en octobre dernier.

"Je ne vis plus". Ces mots sont ceux d'une habitante du quartier de la Redoute, à Fontenay-sous-Bois. Le 31 octobre, la retraitée de 58 ans a été agressée par trois individus qui se sont introduits à son domicile. Depuis, les malfaiteurs ont été remis en liberté et placés sous contrôle judiciaire. Une décision que la victime ne supporte pas. Traumatisée par leur retour dans le quartier, la retraitée a tenté de mettre fin à ses jours, dans la nuit de lundi à mardi. Elle raconte sur Europe 1 son traumatisme.

"Ils m'ont mis un couteau de boucher sous la gorge". Le 31 octobre, il est 10 heures quand la retraitée entend sonner à sa porte. Un individu lui indique alors qu'il s'agit du facteur. Méfiante, elle ouvre, en laissant toutefois la chaîne de protection. Là, les trois malfaiteurs défoncent la porte et s'en prennent à la retraitée qui se trouve au téléphone avec sa fille. "Ils m'ont jetée au sol, bâillonnée, mis un couteau de boucher sous la gorge et m'ont cassé un doigt en m'arrachant le téléphone des mains", raconte-t-elle au Parisien. Après lui avoir volé tous ses bijoux, les trois agresseurs quittent les lieux. Interpellée par les cris de sa mère, la fille de la victime arrive trop tard sur les lieux.

"Il fallait que je meure" :

Ses agresseurs reviennent dans sa cité : "je ne...par Europe1fr

Mis en examen… mais remis en liberté. Quelques jours plus tard, les trois suspects, dont deux mineurs, sont interpellés. Ils ont en effet été confondus par leur ADN laissés sur le scotch ayant servi à bâillonner la victime. Le parquet de Créteil ouvre une information judiciaire et les trois jeunes sont mis en examen. Mais le juge des libertés et de la détention décide toutefois de les remettre en liberté et de les placer sous contrôle judiciaire. Deux d'entre eux ont l'interdiction mettre les pieds dans le Val-de-Marne. Et le dernier a uniquement l'interdiction de se rendre dans le quartier de la Redoute. Mais malgré ces restrictions, deux d'entre eux sont de retour dans la cité, alors qu'ils ont l'interdiction de rentrer en contact avec la victime.

"Un sentiment d'impuissance". Une situation insupportable pour cette retraitée qui a tenté de mettre fin à ses jours lundi soir. "Qu'on puisse s'acharner comme ça sur moi, c'est de la barbarie. Je n'en pouvais plus. Il fallait que je meure, il fallait que je parte, c'était moi ou eux. J'avais un sentiment d'impuissance parce que personne ne s'occupait de nous. On est livré à nous-même. Je suis quoi ? Je ne suis pas victime, je suis rien, je ne suis plus un être humain. Alors j'ai décidé de partir, de mourir", explique-t-elle au micro d'Europe 1.

"Il faut qu'ils payent". La retraitée a donc tenté de sauter par-dessus son balcon. "Je pense que j'étais bien placée pour le faire puisque je ne me souviens de rien. J'étais déjà à moitié passée par le balcon. Je ne m'en souviens plus. Les hématomes me disent que c'était certainement très grave", confie-t-elle. Aujourd'hui immobilisée chez elle, la victime a fait appel de la décision de remettre en liberté ses agresseurs présumés. Elle explique : "il faut qu'ils payent. Là, ils vont au restaurant du coin, manger leur kebab. Et moi, je suis prisonnière chez moi. Ils vivent ici. Moi je ne vis plus." Leur cas sera réexaminé mardi.

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